L'ONU identifie des Casques bleus accusés d'abus sexuels en Centrafrique

Des Casques bleus à Bangui pour la visite du pape, le 30 novembre 2015.

Une enquête interne des Nations Unies a identifié 25 Casques bleus du Burundi et 16 du Gabon accusés d'abus et d'exploitation sexuels en République centrafricaine en 2014 et 2015, a déclaré le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric.

"La responsabilité de nouvelles enquêtes a été donnée au Burundi et au Gabon", a ajouté M. Dujarric, soulignant que l'ONU avait demandé à ces États d'interroger leurs troupes qui ont quitté la République centrafricaine avant que les allégations ne soient faites.

La force de maintien de la paix des Nations unies, composée de 12 000 soldats, connue sous le nom de Minusca, a été entachée par des allégations d'abus sexuels depuis son déploiement en avril 2014 pour enrayer les combats entre les rebelles Séléka et les milices chrétiennes anti-balaka.

La République centrafricaine, qui détient des réserves d'uranium, d'or et de diamants, a subi sa plus grande crise depuis 2013 lorsque les Séléka ont renversé le président François Bozizé.

Les troupes françaises également déployées sur place ont également été accusées d'abus.

Les 41 soldats du Gabon et du Burundi ont été identifiés par 45 victimes possibles dans la préfecture de Kemo en République centrafricaine, a indiqué M. Dujarric aux journalistes.

Toutefois, sur les 83 des 139 cas examinés par le Bureau des services de contrôle interne des Nations Unies (BSCI), les victimes n'ont pas été en mesure d'identifier les soldats de la paix accusés d'abus ou d'exploitation ou encore de fournir des preuves concordantes. Trois autres cas ont été jugés peu fiables.

L'enquête a révélé que huit autres victimes décrivaient des traits distinctifs des soldats de la paix accusés d'abus, mais qu'ils ne pouvaient pas les identifier à l'aide de photos.

Une note de service rédigée en août par le chef de l'Unité de la conduite et de la discipline de l'ONU, citant des informations provenant de l'enquête du BSCI, a révélé que de nombreuses accusations étaient très semblables et semblaient être motivées par des gains financiers.

La note de service, vue par Reuters, a déclaré : "Le BSCI note que bon nombre de plaintes suivent un schéma particulier d'accusations: bon nombre des récits des plaignants étaient presque identiques, manquaient de détails précis et s'écroulaient lorsqu'ils étaient sondés, comme s'ils avient mémorisé un script".

Avec Reuters