Il s'agit de la mine d'or d'Ity, dans la zone de Zouan-Hounien (ouest), exploitée par le groupe canadien Endeavour Mining qui nie toute "mise en danger" des populations.
Fin juin, "la rupture d’une des canalisations de la mine", a permis à "une partie de l'eau de se déverser dans le fleuve Cavally", a expliqué à l'AFP le préfet de Zouan-Hounien, Moussa Dao. Ce fleuve, importante ressource pour les habitants de la région, longe l'ouest de la Côte d'Ivoire sur plusieurs centaines de kilomètres.
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"L'alerte a été donnée directement aux populations riveraines" par Endeavour Mining, précise le préfet Dao qui indique que "des poissons morts ont été retrouvés le lendemain". "185 patients ont été légèrement intoxiqués", rapportant "ballonnements et vomissements" au centre de santé du village de Ouyatouo où ils ont été pris en charge, a-t-il ajouté, précisant qu'il n'y a pas eu de décès. Aucun nouveau cas d'intoxication n'a depuis été signalé selon lui.
Selon un chef coutumier de Ouyatouo, Célestin Balla, interrogé par l'AFP, "chaque jour depuis l'incident" des gens ayant consommé de l'eau et des poissons "présentent des signes de diarrhée, de maux de tête et courbatures".
Dans un communiqué mardi transmis à l'AFP, Endeavour Mining "rejette catégoriquement les allégations de pollution massive du fleuve Cavally et de mise en danger des populations locales". Le groupe reconnaît toutefois qu'un incident sur une "vanne défectueuse" a entraîné "une fuite d'environ 3 mètres cubes de boue et d'eau de décantation dans le canal de dérivation du site", dont "une petite partie aurait pu être déversée vers la rivière Cavally". Dans un communiqué daté de dimanche, il affirmait que le liquide avait atteint le fleuve.
Endeavour assure avoir remplacé les vannes défectueuses et "surveillé et testé" l'eau de la rivière pour s'assurer qu'il n'y a "pas de contamination". Le préfet a de son côté assuré avoir pris plusieurs mesures, notamment l'interdiction de consommer les poissons et de boire l'eau du fleuve, et le ravitaillement en eau potable des habitants. Le centre ivoirien antipollution (Ciapol) s'est rendu sur place pour prélever des échantillons et doit rendre ses conclusions dans les prochains jours.