Le recensement électoral a bel et bien démarré ce samedi 19 octobre en Côte d’Ivoire. Mais la mobilisation a été très faible dans les centres que nous avons pu visiter. Un faible démarrage dû notamment à un manque de communication selon les agents sur place. En effet beaucoup de personnes ignorent encore jusqu’à présent qu’un processus électoral est en cours.
Éric Kouma Eric est agent d’enrôlement au lycée technique d’Abidjan, il déclare que pour l'instant il y a peu de gens. “Comme dans tous les débuts et comme c’est la révision de la liste électorale, j’avoue que c’est timide. On ne va pas accuser quelqu’un c’est juste que l’information n’est pas encore passé comme il se doit. Dès demain, des camions podiums vont passer pour informer les populations. C’est juste pour trois semaines; donc il faut qu’on se mette dans les temps pour pouvoir travailler. Comme ce sont les premiers jours, c’est vraiment timide. Mais on a espoir que dans les jours à venir il y aura plus d’engouement”, espère l'agent d'enrôlement.
Un électeur que nous avons rencontré sur place et qui a requis l’anonymat n’a pas pu s’enregistrer car la machine n’a pas retrouvé son nom. Il a pourtant voté lors de l’élection présidentielle de 2020. “Là je viens de me rendre compte qu’on ne retrouve pas mon nom sur la liste. C’est assez dommage, avec la nouvelle carte d’identité on ne le retrouve pas. J’ai même donné l’ancienne carte d’identité on ne le retrouve pas non plus”, déclare cet anonyme. Il ajoute qu'il attend “de voir comment ce genre de cas pourrait être adressé et réglé. Je pense qu’on attend tous un processus transparent pour que triomphe la démocratie et la vérité des urnes”.
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Début timide du recensement électoral en Côte d'Ivoire
Ce processus électoral est très attendu par les partis politiques ivoiriens et plus particulièrement les opposants. Ils ont vivement critiqué la commission électorale indépendante qui ne joue pas son rôle selon eux. Bredoumy Soumaila, porte-parole du PDCI RDA, dit qu'ils estiment que “ la CEI n’a pas respecté la loi. La loi impose à la CEI de faire la révision électorale chaque année. Et le président de la CEI a prêté serment pour pouvoir respecter cette loi là; mais il ne l’a pas respecté. Et le président de la CEI a dit que ce n’est pas parce que la loi lui impose de faire la révision de la liste électorale chaque année qu’il doit le faire parce qu’il a eu 275 mille électeurs seulement”.
Même son de cloche au PPA-CI de Laurent Gbagbo qui estime que son leader devrait être inscrit sur la liste électorale. Mais pour le Parti au pouvoir RHDP, ces critiques n’ont pas lieu d’être car la CEI a pris toutes les mesures nécessaires pour réviser la liste. “On invente toutes sortes de récriminations contre le fichier électoral qui serait truffé de millions de personnes étrangères, décédées ou des centaines d'individus ayant la même mère etc”, déclare Kobenan Kouassi Adjoumani, porte-parole du RHDP. Il ajoute que “c’est un concert de récrimination qui traduit un état émotionnel. Le manque de sérénité de notre opposition se transforme en fantasme. On crie pour dénoncer pour dénoncer des fraudes imaginaires que la commission électorale indépendante ou le pouvoir s’apprêterait à organiser. Et pourtant les choses sont aussi simples que simples”.
Le processus de recensement va durer trois semaines sur toute l’étendue du territoire. L’objectif est d'étoffer un corps électoral qui ne compte que 8 millions d’inscrits sur 12,5 millions de citoyens en âge de voter.