Parmi eux, Abdelrahmane Iyad, blessé à une jambe et à la tête lors du bombardement de sa maison, s'est fait poser des broches sur sa jambe droite fracturée et se déplace en chaise roulante.
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"Quand ils ont bombardé la maison, j'ai été projeté dans les airs et j'ai heurté le mur de la maison de nos voisins. Ma jambe était coincée sous le plafond brisé, et une pierre a frappé ma tête. J'ai perdu connaissance", raconte-t-il à l'AFP. "Quand je me suis réveillé à l'hôpital, mes oncles me disaient qu'ils m'avaient rendu visite, mais je ne pouvais me rappeler de rien, car j'avais une perte de mémoire temporaire", dit le jeune homme, qui est le seul survivant du bombardement.
"J'étais avec mes parents, mon frère, ma soeur, ma seconde soeur et son mari ainsi que leur fille. Ils sont tous décédés", énumère-t-il en montrant des photos de sa famille sur son téléphone portable. Depuis son opération, il passe ses journées avec les autres patients et leurs familles à jouer à des jeux de société dans l'espace commun.
Des soins "excellents"
Le navire est ancré depuis fin novembre à une cinquantaine de kilomètres du point de passage de Rafah, entre l'Egypte et Gaza où la majorité des hôpitaux ne fonctionnent plus et où l'aide humanitaire passe au compte-gouttes. La guerre a été déclenchée par l'attaque d'une ampleur et d'une violence sans précédent lancée par le Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de plus de 1.140 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes.
Les opérations militaires israéliennes sur Gaza ont fait plus de 25.000 personnes, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien. Environ 63.000 personnes ont été blessées et s'entassent dans les centres de soins qui manquent cruellement de matériel.
Une infime partie de ces blessés a réussi à quitter Gaza pour être soignée à l'étranger, notamment sur le Dixmude ou sur le territoire français. Nesma Abou Gayad, une jeune femme aux yeux clairs, a aussi été blessée lors du bombardement de sa maison, et a dû être amputée du pied droit.
"J'ai reçu des soins dans certains hôpitaux de Gaza. Ensuite, je suis arrivée en Egypte et j'ai reçu des soins médicaux à bord du navire français", explique-t-elle, assurant que les soins sur le Dixmude "sont excellents". Elle attend désormais de se faire poser une prothèse, qui doit être être fabriquée à l'étranger.
"Ça touche"
L'imposant porte-hélicoptère gris transformé en hôpital comprend deux blocs opératoires, 40 lits, plus de 80 soignants, des scanners et des laboratoires d'analyses, selon le gouvernement français. En deux mois de mission, le navire a accueilli près de 120 patients, des cas graves qui nécessitent une hospitalisation de très longue durée.
Ces blessés "sont tous des blessés de guerre qui arrivent longtemps après leur blessure, plus de trois semaines après (...) et qui ont de nombreuses complications, que ce soit infectieuses ou de dénutrition", explique Marine, officier médecin du Dixmude qui ne donne pas son nom pour des raisons de sécurité.
Dans l'équipe médicale pourtant habituée aux missions sur les théâtres de guerre, certains avouent leur choc face aux blessures de leurs patients. "Je m'occupe des blessures de guerre sur nos militaires français et nos militaires alliés, donc ce sont des plaies que l'on retrouve. Ce qui m'a choqué, c'est de les retrouver sur des civils et en effet c'est touchant," déclare le docteur Salle, une des médecins du Dixmude.