Inde : 3 jeunes sœurs violées et tuées ; aucune action de la police à leur disparition

Chants et prières pour la mémoire d'une jeune étudiante violée et tuée en décembre 2012 à New Delhi en Inde / 5 janvier 2013

En Inde, le viol et meurtre d’enfants d’une même famille, trois sœurs, a été maintenu sous silence pendant plusieurs jours, jusqu'à ce que les villageois se révoltent et bloquent la route nationale, exigeant une enquête appropriée.
Les trois jeunes sœurs, violées et assassinées, étaient âgées de sept, neuf et onze ans. Elles vivaient avec leur mère à Lakhni dans l'état de Maharashtra. Les trois enfants avaient disparu le 14 Février dernier, sur le chemin de l'école. Leur mère, une veuve, est une pauvre ouvrière. Lorsque le grand-père est allé à la police pour signaler leur disparition, rien n’a été entrepris pour les retrouver.

La police a finalement trouvé les corps des enfants dans un vieux puits deux jours plus tard, et a enregistré les décès en tant que mort « accidentelle ». Mais il aura fallu que les villageois, furieux, brulent des pneus et bloquent une route nationale pendant des heures en début de semaine, en guise de protestation contre l'inaction de la police, pour que le ministre de l'Intérieur de l’Etat prenne acte. Un examen médical préliminaire a montré que les fillettes ont été violées toutes les trois avant d'être brutalement tuées, indique la presse indienne et britannique.

Après enquête lancée contre l'inspecteur responsable du poste de police local sur le délai de réponse à la plainte au sujet de la disparition des jeunes sœurs, celui-ci a été suspendu, a déclaré jeudi le ministre de l’Industrie Praful Patel, qui représente la région de Bhandara au Parlement.

Abhinav Deshmukh, un responsable de la police, a précisé ce vendredi que 10 équipes de 30 enquêteurs travaillent sur le cas, et il s’est dit persuadé qu'ils trouveraient les assassins bientôt.

Annonçant que le Premier ministre indien Manmohan Singh a envoyé un million de roupies (environ 18 000 $) à la famille, le ministre de l’Information Manish Tewari a qualifié ces crimes d’agression meurtrière «odieuse».

Interrogée par CNN-IBN sur la somme offert par le gouvernement, la mère des trois victimes a répondu qu’aucune somme d'argent ne lui rendra ses filles, avant d’ajouter « Je lance un appel au gouvernement pour que les coupables soient démasqués et pendus », rapporte The Guardian.

« Il n'y a pas eu de scandale national en réaction à ce dernier incident odieux de viol », a réagi un présentateur de CNN-IBN. « Pourquoi la nation reste silencieuse? Sommes-nous devenus insensibles? », a-t-il déploré.

Cette tragédie vient s’ajouter à celle du viol et meurtre d’une jeune étudiante à New Delhi en Décembre 2012. L'indignation générale à travers le pays avait contraint le gouvernement du Premier ministre Manmohan Singh à promettre une meilleure sécurité publique et à engager rapidement des actions en justice.

Deux mois plus tard, une nouvelle loi a finalement été adoptée pour une améliorer la protection des femmes et des enfants. Le viol est dorénavant un crime passible de 20 ans de prison. La loi prévoit également la peine de mort dans les cas extrêmes de viol ayant entraîné la mort ou laisser la victime dans le coma.