En recevant Kenyatta, Biden annonce de nouveaux dons de vaccins pour l'Afrique

Le président Joe Biden, à droite, rencontre le président kenyan Uhuru Kenyatta, à gauche, dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, le 14 octobre 2021.

Joe Biden a reçu jeudi à Washington son homologue kenyan, Uhuru Kenyatta, premier chef d'Etat africain à être invité à la Maison Blanche par le président démocrate, qui en a profité pour annoncer de nouveaux dons de vaccins.

Les Etats-Unis vont ainsi envoyer 17 millions de doses du vaccin Johnson & Johnson à l'Union africaine, en plus des 50 millions de doses déjà envoyées à l'organisation, a fait savoir le président démocrate, dans le Bureau ovale, avant son entretien avec son hôte.

Washington a promis de faire don au total de plus de 1,1 milliard de doses de vaccin contre le Covid-19 aux pays les plus pauvres.

"Je suis décidé à renforcer nos liens avec le Kenya et les pays d'Afrique de manière générale", a dit Joe Biden.

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"Nous allons aussi parler du renforcement de la transparence financière", a dit le président américain.

Et ce peu après les révélations des "Pandora Papers".

Cette vaste enquête du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) affirme notamment que M. Kenyatta - qui dit vouloir combattre la corruption - possède secrètement avec six membres de sa famille un réseau de onze compagnies offshore, dont l'une possède des actifs évalués à 30 millions de dollars.

Devant les journalistes, Joe Biden a aussi indiqué vouloir parler avec le président kenyan de la manière de "renforcer la sécurité et la paix" dans la corne de l'Afrique, zone particulièrement instable du continent.

Le Kenya a pour voisins la Somalie, plongée dans le chaos depuis vingt ans et où sévissent les shebab, des jihadistes affiliés à Al-Qaïda; et l'Ethiopie, théâtre d'un sanglant conflit dans la région du Tigré.

Le président américain a aussi mentionné la volonté de discuter du changement climatique.

Joe Biden et Uhuru Kenyatta à la Maison Blanche, le 14 octobre 2021.

Commerce

Uhuru Kenyatta - qui avant Joe Biden a déjà eu pour interlocuteurs deux autres présidents américains, Barack Obama et Donald Trump - a pour sa part souligné, à cet égard, que le continent africain était "celui qui émettait le moins, mais qui payait le plus lourd prix" au changement climatique.

Le président du Kenya a également évoqué le commerce parmi les points devant être discutés avec Joe Biden.

L'administration Trump avait entamé avec le Kenya des discussions sur un accord de libre-échange mais l'équipe de Joe Biden n'a, selon Nairobi, pas repris pour l'heure les négociations.

Le Kenya s'inquiète de voir approcher la date d'expiration, en 2025, d'un accord qui dispense très largement ses exportations vers les Etats-Unis de droits de douane.

Washington voit de son côté d'un mauvais oeil l'influence économique croissante de la Chine, grande rivale, en Afrique.

Mais là où son prédécesseur Donald Trump ne jurait que par les négociations commerciales bilatérales, Joe Biden affiche jusqu'ici plutôt une grande retenue en la matière.

Un haut responsable de l'administration Biden a fait savoir, lors d'une conférence téléphonique, que Washington "continuait à travailler" avec Nairobi sur "la meilleure voie à suivre" concernant les questions de commerce.

Il a toutefois souligné qu'un accord de libre échange n'était qu'un "exemple" parmi d'autres options, et évoqué le grand plan d'investissements international présenté au dernier G7 par Joe Biden.

Ce dernier ambitionne de fédérer la communauté internationale autour d'un programme de développement économique pouvant s'opposer aux "routes de la soie", la vaste offensive mondiale de la Chine dans les infrastructures, qui voit Pékin multiplier les investissements dans les pays en développement.