Enterrement des 43 fermiers tués dans l'État nigérian de Borno

Enterrement de masse à Zabarmari, dans la zone du gouvernement local de Jere, dans l'État de Borno, au nord-est du Nigeria, le 29 novembre 2020.

Les populations de l'État de Borno, au nord-est du Nigeria, ont enterré dimanche 43 fermiers tués lors d'une attaque perpétrée la veille par de militants islamistes présumés.

Les forces de sécurité recherchent encore des dizaines d’autres personnes, portées disparues.

Environ 30 des hommes tués ont également été décapités lors de l'attaque, qui a débuté samedi matin dans le village de Zabarmari, dans le nord-est de l'État de Borno. Les habitants ont déclaré que l'on craignait la mort de 70 personnes au total.

Bien qu'aucun groupe n'ait revendiqué cette attaque, de tels massacres ont été perpétrés dans le passé par Boko Haram ou par l'État islamique de la province d'Afrique de l'Ouest. Ils sont tous deux actifs dans la région, où les militants islamistes ont tué au moins 30 000 personnes au cours de la dernière décennie.

Le président nigérian Muhammadu Buhari a condamné ces meurtres et a déclaré que "le pays tout entier est blessé".

À Zabarmari, des dizaines de personnes en deuil ont entouré les corps, qui ont été enveloppés dans des linceuls blancs et placés sur des palettes en bois, tandis que des religieux menaient les prières pour les défunts.

Un habitant du village et l’ONG Amnesty International ont déclaré que dix femmes figuraient parmi les disparus.

Le gouverneur de l'État de Borno, Babagana Zulum, s'exprimant lors des funérailles, a appelé le gouvernement fédéral à recruter davantage de soldats, de membres de la Force opérationnelle interarmées civile et de combattants de la défense civile pour protéger les agriculteurs de la région.

Il a décrit les choix désespérés auxquels les gens sont confrontés. "D'un côté, ils restent chez eux, ils peuvent être tués par la faim et la famine, de l'autre, ils vont sur leurs terres agricoles et risquent de se faire tuer par les insurgés", a-t-il déploré.

Les prix des denrées alimentaires au Nigeria ont augmenté de façon spectaculaire au cours de l'année dernière, en raison des inondations, de la fermeture des frontières et de l'insécurité dans certaines zones de production agricole.