Equateur: le candidat de gauche dénonce une tentative de fraude pour l'exclure du second tour

Le candidat Andres Arauz lors d'un rassemblement à Quito en Équateur le 26 janvier 2021. Arrivé en tête du premier tour de la présidentielle, il affrontera Guillermo Lasso ou Yaku Perez, ce dernier dénonçant une tentative de fraude pour l'exclure du 2eme tour. (AP/Dolores Ochoa)

Le leader indigène de gauche Yaku Perez, dans un duel serré avec le conservateur Guillermo Lasso pour aller au second tour de la présidentielle en Equateur, a dénoncé lundi une tentative de fraude visant à l'exclure du scrutin prévu le 11 avril.

"Il se complote une fraude (...) pour empêcher que nous arrivions au second tour", a déclaré à la presse cet avocat, candidat du parti indigène Pachakutik.

A l'issue du premier tour de dimanche, Yaku Perez, 51 ans, dispute vote à vote la deuxième place à l'ex-banquier Guillermo Lasso, du mouvement Créer des opportunités (Creo, droite).

L'un des deux affrontera le socialiste Andrés Arauz, dauphin de l'ex-président Rafael Correa, qui a remporté 32,29% des voix sur 97,56% des actes électoraux dépouillés et enregistrés.

Selon ce dernier décompte, communiqué par le Conseil national électoral (CNE), Perez est deuxième avec 19,80% et Lasso le talonne avec 19,60%.

Cet écologiste de gauche, mais opposé au corréisme, a affirmé que certaines de ses voix avaient été transférées à d'autres candidats, dans 15 bureaux de vote. Aucune autorité n'a fait état de telles irrégularités.

Perez a pointé du doigt Lasso et ses alliés, ainsi que Correa, selon lui "paniqué" à l'idée qu'il aille au second tour.

Le CNE, qui donnait un léger avantage à Perez sur Lasso dès son premier décompte rapide publié dimanche soir, continuait à réviser lundi 13,96% des actes des bureaux de vote, pour inconsistances, ce qui retarde la publication des résultats définitifs.

Perez a demandé une ouverture des urnes dans trois provinces comptant le plus d'électeurs, dont celle de Pichincha, où se trouve Quito.

La mission des observateurs de l'Organisation des états américains (OEA) a recommandé à la population d'attendre "dans le calme les résultats, aux responsables politiques de se conduire de manière responsable et au CNE d'apporter des garanties de transparence, certitude et sécurité juridique à tous ceux impliqués dans le processus".

Elle a ajouté que "l'information officielle a montré avec force la nécessité d'un second tour électoral, avec un binôme clair pour la première place, et une étroite marge entre les binômes qui occupent les deuxième et troisième places", à l'issue du scrutin visant à élire un président et un vice-président.

Les électeurs étaient appelés à voter dimanche pour désigner aussi les 137 députés du parlement monocaméral.

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