"Il nous est impossible d'accepter cette mentalité évangéliste et sioniste et ce ton menaçant venant des Etats-Unis", a déclaré M. Erdogan, répondant aux questions de journalistes à Ankara.
"Qu'ils nous excusent, mais nous n'accordons pas de crédit à ce genre de langage menaçant", a-t-il ajouté. "Personne ne gagnera quoi que ce soit à cette approche pleine de propos menaçants".
La tension est montée d'un cran la semaine dernière entre Washington et Ankara, du fait de la détention en Turquie d'un pasteur américain, Andrew Brunson, accusé par les autorités turques d'activités "terroristes" et d'espionnage.
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Son placement en résidence surveillée mercredi dernier après un an et demi de détention n'a pas apaisé les tensions, le président américain Donald Trump et son vice-président Mike Pence menaçant la Turquie de "lourdes sanctions" si M. Brunson n'était pas remis en liberté.
Ankara ne cesse depuis de dénoncer un langage "inacceptable" de la part de son allié au sein de l'Otan.
Par ailleurs, M. Pence, chrétien évangélique comme M. Brunson, a désigné le pasteur comme une "victime de persécution religieuse" dans une Turquie à majorité musulmane.
"La Turquie n'a aucun problème avec les minorités religieuses", s'est défendu M. Erdogan mercredi.
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La veille, des représentants des différentes minorités religieuses de Turquie avaient signé une déclaration commune dans laquelle ils affirmaient ne pas subir de pressions ou de restrictions dans l'exercice de leur foi.
M. Brunson, qui rejette toutes les accusations portées contre lui, risque jusqu'à 35 ans d'emprisonnement.
La Turquie et les Etats-Unis connaissent de nombreux sujets de dissension, notamment le soutien apporté par Washington à une milice kurde syrienne considérée comme "terroriste" par Ankara, et les demandes turques d'extradition du prédicateur et opposant Fethullah Gülen restées lettre morte.
Par ailleurs, deux employés locaux des missions américaines en Turquie sont actuellement en détention, et un autre est assigné à résidence.
Avec AFP