Dans le même temps, selon d'autres sources locales, des combats ont eu lieu mercredi dans le secteur de Saké, cité située à une vingtaine de km à l'ouest de Goma, dans le territoire de Masisi, et considérée comme un verrou stratégique sur la route du chef-lieu du Nord-Kivu.
"Une bombe larguée par les rebelles en provenance du territoire de Masisi est tombée au village Kisongati, en territoire de Kalehe" du Sud-Kivu, a affirmé Archimed Karhebwa, administrateur adjoint de cette entité. L'explosion de l'engin a fait "sept morts et six blessés", a-t-il ajouté.
Un responsable de la société civile locale a confirmé ce bilan, précisant que les morts étaient trois hommes, trois femmes et un enfant.
A écouter Bombardement d'un camp de déplacés près de Goma : réaction de Reagan Kimbale du CICR"La psychose gagne les habitants", a commenté M. Karhebwa, en indiquant qu'"une autre bombe était tombée la semaine dernière" non loin de là, à Minova, ville du Sud-Kivu où se sont agglutinés des milliers de déplacés chassés ces derniers mois par les combats du Masisi.
"Nous sommes en état d'alerte", mais "nous invitons la population au calme, la situation est sous contrôle de l'armée, il n'y a pas de troupes rebelles M23 signalées dans le territoire de Kalehe au Sud-Kivu", a poursuivi l'administrateur adjoint du territoire. Appuyés par des unités de l'armée rwandaise, les rebelles du M23 (pour "Mouvement du 23 mars") ont repris les armes fin 2021 après plusieurs années de sommeil et se sont emparés de larges pans de territoire, allant jusqu'à encercler presque entièrement Goma.
Vendredi dernier, le bombardement d'un camp de déplacés de la périphérie ouest de Goma, sur la route de Saké, avait fait une dizaine de morts. Les combats s'étaient intensifiés début février autour de Saké et la rébellion s'est emparée depuis de nouvelles localités du territoire de Masisi. Le M23 a ainsi pris le contrôle la semaine dernière de la cité minière de Rubaya, d'où est notamment extrait du coltan, minerai stratégique pour l'industrie électronique.