La Monusco, mission de l'ONU en RDC, indiquait lundi soir dans un point de situation interne que "le M23 aurait empêché le déplacement des populations de Mweso vers des zones plus sûres", et que cette tactique de la rébellion "viserait à utiliser les civils comme boucliers humains en prévision d'éventuelles attaques" des forces armées congolaises (FARDC).
Lire aussi : RDC: largement réélu, Félix Tshisekedi prête serment pour un second mandatLundi, aux alentours de 15H00 (13H00 GMT), "trois 'bombes' sont tombées à Mweso", à une soixantaine de kilomètres au nord de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, a expliqué sous couvert d'anonymat à l'AFP un membre de la société civile.
Une maison a été détruite par des obus tirés "par les FARDC (Forces armées de la RDC) depuis Katsiru (7 km à l'est de Mweso)" et "un enfant est mort sur place", a-t-il précisé. Un membre du personnel de l'hôpital de Mweso a confirmé mardi la mort "d'un enfant" et ajouté qu'"une femme enceinte a été blessée à la cuisse" au cours du même incident.
A Katsiru, des habitants ont indiqué que les obus avaient été tirés "depuis un camp FARDC" proche du village, situé dans un endroit "communément appelé 'Gaza'", et que ces tirs auraient été effectués en soutien à une attaque de milices pro-gouvernementales contre des positions du M23 autour de Mweso. Mardi, le calme était revenu à Mweso, selon plusieurs témoins dans la ville.
Un porte-parole du M23 a indiqué sur X que "les forces coalisées du régime de Kinshasa" avaient utilisé de "l'artillerie lourde et (des) drones" contre des "zones densément peuplées à Mweso et ses environs". La rébellion fait état d'un mort âgé de 15 ans et de "trois compatriotes grièvement blessés". L'armée n'avait pas encore communiqué mardi sur cet incident.
Le 12 janvier, un tir de mortier attribué à l'armée avait également touché une zone habitée à Sake, près de Goma, faisant un blessé. Deux territoires du Nord-Kivu, Rutshuru et Masisi, sont en proie depuis fin 2021 à un conflit qui oppose la rébellion du M23, appuyée par des unités de l'armée rwandaise, à l'armée congolaise, associée à des groupes armés et deux sociétés militaires étrangères. Plusieurs milliers de soldats et de miliciens sont engagés, ainsi que de l'artillerie, des avions de chasse et, depuis peu, des drones de combat.