A Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, des centaines de personnes, encadrées par la police, ont défilé dans le calme pour réclamer la libération des territoires de la province voisine du Nord-Kivu occupés par le M23.
Rébellion majoritairement tutsi, le M23 ("Mouvement du 23 mars"), soutenu par des unités de l'armée rwandaise, est à l'offensive depuis plus de deux ans dans le Nord-Kivu, où les combats se sont récemment intensifiés près de la capitale provinciale Goma. "Libérez Bunagana! Libérez Rutshuru! Libérez Masisi!", scandaient les manifestants rassemblés à l'appel de la société civile (organisations, associations, syndicats) de Bukavu.
La libération de ces territoires "tarde à venir malgré de multiples promesses. Les années passent, les morts, les souffrances et les traumatismes se multiplient dans cette partie du pays (..) Cela doit cesser maintenant", a déclaré Adrien Zawadi, président du bureau de coordination de la société civile.
Lire aussi : À Kinshasa, des manifestantes contre le conflit dans l'est de la RDC"Chers dirigeants, prenez vos responsabilités face à cette guerre d'agression", pouvait-on lire sur les banderoles et pancartes, tandis que les manifestants dénonçaient aussi "le complot et l'hypocrisie de la communauté internationale qui joue au pompier-pyromane en abusant de la patience et de la bonne foi des Congolais".
Ils ont appelé à "la fermeture de la frontière avec le Rwanda" ainsi qu'avec l'Ouganda, également accusé de soutenir les rebelles, mais aussi à la "rupture des relations diplomatiques" avec certaines puissances occidentales, notamment les États-Unis, le Royaume-Uni, la France.
Lire aussi : Nouvelle journée de combats autour de Sake, dans l'est de la RDCDans la province orientale de la Tshopo, à Kisangani, des militants de mouvements citoyens, munis de haut-parleurs et portant un bandeau rouge autour de la tête, ont aussi appelé le président Félix Tshisekedi à "déclarer la guerre au Rwanda" et à "rompre les relations diplomatiques" avec les pays occidentaux en raison de leur soutien présumé au Rwanda.
Pour dire "stop à la guerre dans l'Est", plusieurs centaines de femmes avaient marché mercredi dans la capitale Kinshasa, où des manifestations de dizaines de jeunes avaient visé en fin de semaine dernière et lundi les installations de l'ONU et des ambassades occidentales, avec pneus et véhicules brûlés.
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