L'ONU s'est dit mardi "profondément préoccupée" face à la violente répression des manifestations contre la monarchie en Eswatini, et appelle le gouvernement de ce pays enclavé d'Afrique australe à "veiller à ce que des enquêtes rapides, transparentes, efficaces, indépendantes et impartiales soient menées sur toutes les allégations de violations des droits de humains".
Dernière monarchie absolue d'Afrique, ce pays de 1,3 million d'habitants, anciennement appelé Swaziland, est secoué depuis fin mai par des heurts entre policiers et manifestants pro-démocratie, qui ont fait plusieurs dizaines de morts et de blessés, selon plusieurs sources.
Les troubles avaient commencé lorsque des étudiants sont descendus dans la rue pour demander des comptes sur la mort de Thabani Nkomonye, un étudiant en droit de 25 ans, qui aurait été causée par la police.
Depuis, ces manifestations se sont transformées en marches quotidiennes en faveur de la démocratie, avant de dégénérer en émeutes dans certains endroits. La réaction des forces de sécurité a été particulièrement violente.
Lire aussi : eSwatini: l'Afrique du sud exhorte les autorités à protéger les manifestantsL'ONG Amnesty International a décompté au moins 20 personnes tuées par les forces de sécurité, six portées disparues et au moins 150 manifestants hospitalisés avec notamment des blessures par balles. Le gouvernement a jusqu'ici déclaré ne pas avoir reçu de rapport officiel sur ces décès.
De son côté, les autorités d'eSwatini affirment que la police a été déployé pour "préserver la paix et l'ordre", selon le porte-parole du gouvernement Sabelo Dlamini, interviewé par James Butty de la VOA.
Il ajoute que les dommages causés par ces manifestations s'élèvent à environ 3 milliards d'emalangeni, la monnaie nationale, et que 5 000 emplois ont été perdus en raison de la destruction de nombreuses entreprises.
Interrogé sur les revendications désormais politiques des manifestants, notamment le droit du peuple et non du roi de décider qui sera le prochain Premier ministre, le porte-parole propose de "s'asseoir autour d'une même table".
Une délégation de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), arrivée dans le pays dimanche pour une mission d'enquête, est repartie le même jour sans avoir terminé sa mission.
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