Le président Joao Lourenço a décrété en mars l'état d'urgence pour freiner la propagation du Covid-19, dont 43 cas, y compris deux mortels, ont été jusque-là rapportés dans le pays.
Ces mesures limitent considérablement les déplacements, les réunions et les activités publiques.
Lors d'une patrouille, la police est intervenue samedi soir dans le quartier populaire de Huambo, à Luanda, pour disperser un attroupement interdit, a indiqué le ministère de l'Intérieur.
"Ces citoyens ont résisté et ont attaqué les forces de l'ordre en leur jetant des bâtons, des pierres et des bouteilles", a précisé le représentant provincial du ministère, Hermenegildo de Brito Adelino. "Pour défendre leur intégrité physique, les policiers ont ouvert le feu et tué accidentellement un homme", a-t-il ajouté.
La victime, Antonio Domingos Vulola, 21 ans, a été tuée sur le coup.
Lire aussi : Coronavirus: l’Angola lève l’interdiction d’entrée aux ressortissants de 3 pays africainsInterrogé par l'AFP, son frère a affirmé que la victime était étrangère à l'incident et qu'elle avait été abattue alors qu'elle fuyait le lieu de l'incident.
"La police est arrivée et a commencé à frapper (même) ceux qui avaient des masques", a témoigné Joao Antonio Vulola. "Comme lui-même n'avait pas de masque, il a décidé de partir et c'est là que les policiers ont tiré trois fois à balles réelles. Une fois en l'air et deux fois dans sa tête".
Le ministère de l'Intérieur a annoncé l'ouverture d'une enquête.
"Nous avons constaté beaucoup d'excès de la part de la police dans le cadre de l'état d'urgence", a déploré le journaliste Rafael Marques, figure de la société civile.
"La police doit comprendre que le gouvernement n'a ni protégé les moyens de subsistance ni aidé les plus vulnérables, c'est pour ça qu'il y aura toujours dans les rues des gens qui ont faim et qui cherchent à manger", a ajouté à l'AFP M. Marques.
Lire aussi : Après la planète confinée, le temps du monde masquéLes ONG de défense des droits de l'Homme ont accusé la police et l'armée de nombreux pays africains d'exactions pour faire respecter les mesures anticoronavirus.
Frappée de plein fouet par la chute des cours du pétrole en 2014, l'économie angolaise est en récession depuis quatre ans, une crise qui a enfoncé un peu plus ses 30 millions d'habitants dans la pauvreté.