Soirée historique jeudi à Philadelphie, berceau il y a 240 ans de la nation américaine. Pour la première fois, une femme – Hillary Clinton – a été investie officiellement candidate d’un des deux grands partis des Etats-Unis à la présidentielle de novembre 2016.
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Hillary Clinton acceptant hier son investiture devant les délégués à la convention démocrate avant de prononcer, probablement le plus important de sa vie politique.
“L’Amérique est de nouveau à un tournant. Des forces puissantes menacent de nous déchirer. Les liens de confiance et de respect sont en train de se frayer. Et tout comme avec nos pères fondateurs, il n'y a aucune garantie. Cela dépend réellement de nous. Nous devons décider si nous allons travailler ensemble afin de pouvoir nous relever tous ensemble ».
Mme Clinton a souligné qu’elle ne se fait aucune illusion sur les défis que doit relever son pays. « Mais, a-t-elle ajoute, nous n’avons pas peur. Nous relèverons le défi, comme nous l’avons toujours fait ».
Revenant sur le discours de son rival républicainla semaine dernière à Cleveland elle accuse Donald Trump d’être un facteur de division, les uns contre les autres ici et l’Amérique contre le reste du monde :
“Il parie que les périls du monde d’aujourd’hui nous aveugleront (et nous mèneront à nous faire croire) à ses promesses sans limite. Il a engagé le parti républicain sur un long sentier. De c’est « L’Aube en Amérique » à c’est « Minuit en Amérique ».
C’était-là un appel on ne peut plus clair aux électeurs républicains que leur candidat met mal à l’aise, ainsi qu’aux indépendants, elle a rappelé ce qu’avait dit l’ancien président Franklin Delano Roosevelt : « La seule chose dont nous devons avoir peur, c’est la peur elle-même ».
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Elle a abordé les problèmes économiques et sécuritaires tant intérieurs qu’extérieurs. La diversité de l’Amérique, son dynamisme, sa jeunesse généreuse, sa puissance militaire, ses entreprises qui innovent, ses valeurs durables de liberté, d’égalité, de justice et d’opportunité…ne permettent pas de dire que l’Amérique est faible. Et quand quelqu’un dit qu’il peut à lui-seul régler tous nos problèmes, ce devrait être un avertissement pour tous.
En politique étrangère, le choix est tout aussi difficile. Et les nouvelles nous rappellent tout le temps les menaces et les troubles auxquels nous sommes confrontés.
“De Bagdad et Kaboul à Nice et Paris et Bruxelles et San Bernardino et Orlando nous faisons face à des ennemis déterminés qui doivent être défaits. »
Elle a reconnu que les gens sont rongés par l’anxiété. Ils veulent être rassurés et aussi un leadership stable. Elle a assuré que le mur promis par Donald Trump pour lutter contre l’immigration clandestine ne sera pas construit. Elle construira plutôt une économie pour tous ceux qui voudront un emploi qui paie bien, et travaillera à un processus pour régulariser la situation des clandestins ; elle n’interdira aucune religion ; et elle travaillera avec tous les Américains et leurs alliés pour combattre le terrorisme.
Mme Clinton, consciente de son image plutôt négative, a tenu à raconter ses humbles origines, l’histoire de ses grands parents pauvres et de sa mère qui – enfant- avait été abandonnée par ses propres parents. Ce qui explique le travail qu’elle a fait très tôt pour les enfants. Elle a ensuite reconnu l’étape historique qui vient d’être franchie avec son investiture à Philadelphie.
Revenant sur Donald Trump, elle a contesté ses affirmations selon lesquelles il est un grand homme d’affaires, donc quelqu’un qui doit connaitre les affaires économiques, en citant la gestion de ses casinos à Atlantic city, dans le New Jersey. Elle lui a reproché de parler de « l’Amérique d’abord » ou « Restituer sa grandeur à l’Amérique », alors que des produits qu’il vend sont fabriqués en Chine, au Mexique, en Turquie, ou en Inde...
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Quant aux qualifications de M. Trump en tant que commandant en chef, elle a parlé du tempérament de quelqu’un qui a du mal avec les rigueurs d’une simple campagne électorale, et perd son cool avec, par exemple, une journaliste dontil n’aime pas la question. Et elle a dit avec sarcasme:
“Imaginez-le dans le bureau ovale face à une crise réelle. Un homme que vous pouvez provoquer avec un tweet n’est pas un homme à qui l’on devrait faire confiance avec des armes nucléaires ».