Arrestation d'un ex-ministre éthiopien accusé de liens avec les rebelles oromo

Taye Dendea s'était récemment montré critique du gouvernement, notamment sur sa politique économique et sur les violences en cours dans la région de l'Oromia.

La police éthiopienne a annoncé l'arrestation mardi d'un ex-ministre accusé de "collaborer" avec les rebelles de l'Armée de libération oromo (OLA).

Taye Dendea, ex-ministre délégué à la Paix, avait publié lundi sur son compte Facebook une lettre du Premier ministre Abiy Ahmed, lui signifiant son éviction du gouvernement. Mardi, la police fédérale a publié un communiqué annonçant l'arrestation du ministre pour "collaboration avec des forces opposées à la paix et qui veulent détruire l'Ethiopie".

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Le ministre a été dans le passé un fervent soutien du Premier ministre Abiy Ahmed mais il s'était récemment montré critique du gouvernement, notamment sur sa politique économique et sur les violences en cours dans la région de l'Oromia, qui enserre la capitale Addis Abeba et abrite environ un tiers des 120 millions d'habitants du 2e pays le plus peuplé d'Afrique.

Dans son communiqué publié sur Facebook, la police a publié des photos d'armes, de drapeaux rebelles, de plaques d'immatriculation et de téléphones portables, tous retrouvés au domicile du ministre et faisant partie d'un "plan pour déstabiliser le pays", selon les autorités. Un membre de l'OLA "qui utilisait trois identités différentes a également été trouvé caché dans la résidence (du ministre) et a été arrêté", a ajouté la police.

Classée "organisation terroriste" par Addis Abeba, l'OLA combat les autorités éthiopiennes depuis sa scission avec l'historique Front de libération Oromo (OLF) en 2018, quand celui-ci a renoncé cette année-là à la lutte armée, à l'arrivée au pouvoir de l'actuel Premier ministre Abiy Ahmed.

Fin novembre, gouvernement et OLA se sont rejeté la responsabilité de l'échec d'un deuxième cycle de pourparlers en Tanzanie. Plus de 50 civils ont été tués dans des attaques en région Oromia en novembre selon la Commission éthiopienne des droits de l'homme (EHRC).

La région oromo est minée par des violences aux facettes multiples, rendant la situation extrêmement confuse: s'y mêlent luttes politiques internes, litiges territoriaux et animosités entre communautés, auxquels s'ajoute le développement récent d'un banditisme armé.