Un précédent bilan de cette catastrophe, survenue samedi soir au sud-ouest de la capitale, faisait état lundi de 65 morts, puis mardi 75 morts, en majorité des femmes et des enfants.
Le parlement éthiopien a décrété un deuil national de trois jours qui débutera mercredi: tous les drapeaux seront mis en berne dans ce pays de quelque 100 millions d'habitants, le deuxième plus peuplé d'Afrique.
La plupart des victimes sont des personnes habitant sur cette décharge et fouillant quotidiennement les amoncellements de déchets à la recherche d'objets susceptibles d'être revendus.
Des témoins et rescapés interrogés par l'AFP ont affirmé qu'un flanc de la principale montagne de déchets s'était subitement détaché et avait emporté des habitations de fortune sur la décharge de Koshe, dont le nom signifie "saleté" en argot amharique, principale langue du pays.
Des habitants soutiennent que cet effondrement est dû à des travaux d'aplanissement au sommet de la montagne de déchets, dans le cadre de la construction d'une centrale au biogaz exploitant les ordures. Ces travaux auraient accentué la pression sur les flancs de la colline, entraînant l'éboulement.
Mais le porte-parole du gouvernement a rejeté ces accusations, estimant que l'éboulement avait été causé par l'activité quotidienne des chiffonniers creusant la montagne d'ordures.
En 2016, le gouvernement leur avait demandé d'évacuer le dépotoir en raison des travaux, mais ceux-ci étaient restés malgré les avertissements.
Koshe est depuis plus de 40 ans le principal lieu d'entreposage des ordures d'Addis Abeba, capitale de 4 millions d'habitants à la croissance démographique galopante.
Avec AFP