Selon la Commission éthiopienne des droits de l'Homme (EHRC), un organisme public indépendant, un groupe armé a attaqué mercredi à l'aube des habitants de Bekuji Kebele, dans la zone administrative de Metekel, tuant "plus de 100 personnes", faisant des dizaines de blessés, détruisant des habitations et incendiant les récoltes.
Cette attaque est la dernière en date d'une série meurtrière ces derniers mois dans la zone de Metekel, où vivent des habitants des ethnies oromo, amhara - les deux plus nombreuses du pays - et shinasha. Selon des dirigeants de l'opposition, ces attaques sont menées par des membres de l'ethnie gumuz et motivées par des facteurs ethniques.
L'armée fédérale éthiopienne "a tué 42 membres des forces opposées à la paix qui ont attaqué des civils hier (mercredi) dans la localité de Bekuji Kebele" et saisi "des armes à feu et des flèches", indique le gouvernement régional de Benishangul-Gumuz dans un communiqué.
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Il n'a pas précisé qui sont ces "forces opposées à la paix" dont les contours restent flous. Le Premier ministre Ahmed Abiy avait attribué en octobre ces violences à des combattants venus de l'Etat voisin soudanais du Nil-Bleu, où ils sont "armés et entraînés" et appelé Khartoum à régler le problème.
M. Abiy a qualifié jeudi la nouvelle tuerie dans la zone de Metekel de "tragédie".
Il a affirmé qu'elle avait pour objectif "d'éparpiller l'importante force" envoyée depuis le 4 novembre contre les autorités de la région septentrionale du Tigré, issues du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF) et qui défiaient le pouvoir fédéral depuis plusieurs mois, un conflit a priori sans rapport avec les violences dans le Benishangul-Gumuz.
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M. Abiy a assuré qu'une "force conjointe (forces fédérales et régionales, ndlr) avait été déployée pour résoudre le problème à la source" dans la zone de Metekel, sans autre détail, sans préciser notamment quand cette force y avait été envoyée.
Jeudi, l'EHRC a indiqué que l'attaque de mercredi - qui a duré huit heures, selon elle - avait été lancée au lendemain du départ "de contingents de l'armée fédérale auparavant positionnés dans les environs".
M. Abiy s'était rendu mardi dans la zone de Metekel, où il a rencontré des habitants et des responsables. "Le désir de nos ennemis de diviser l'Ethiopie selon des critères ethniques et religieux existe toujours", a-t-il tweeté à cette occasion.