Les circonstances ayant déclenché les incidents sont peu claires dans l'immédiat, un responsable musulman affirmant qu'un policier a tiré accidentellement une grenade lacrymogène vers des fidèles rassemblés pour la prière au centre d'Addis Abeba.
"Une émeute provoquée par quelques individus (...) lors de la prière de l'Aïd" a "provoqué des dégâts matériels", a de son côté simplement indiqué la police d'Addis Abeba dans un communiqué, affirmant que le calme a été rétabli. Elle ajoute qu'elle "informera ultérieurement le public quant aux origines de l'émeute".
Les incidents ont commencé près du stade international d'Addis Abeba, à l'intérieur duquel était organisée la prière. Le stade étant plein, ceux n'ayant pu y accéder priaient à l'extérieur, notamment sur la grande place Meskel proche, au coeur de la capitale éthiopienne.
Lire aussi : Ethiopie: 373 arrestations après des violences antimusulmanes en Amhara"Nous n'avons pas d'informations claires" sur l'origine des incidents, a indiqué à l'AFP un responsable du Haut Conseil aux Affaires islamiques d'Addis Abeba, ayant requis l'anonymat.
"Il semble qu'un policier a tiré une (grenade) lacrymogène" de "manière non intentionnelle" dans la foule de fidèles rassemblés pour la prière sur la place Meskel, a-t-il déclaré, citant le témoignage des bénévoles encadrant la prière. Le policier a été emmené par ses collègues, mais "les gens étaient choqués et ont commencé à scander des slogans" et "la situation est devenue incontrôlable", a-t-il ajouté.
Des journalistes de l'AFP ont vu des jeunes lancer des pierres sur la police près de la place Meskel. Certains scandaient "Justice pour Gondar" ou "Ne brûlez pas nos mosquées, ne tuez pas les nôtres".
Gondar est une ville de la région de l'Amhara (nord-ouest) où, selon des responsables musulmans, au moins 20 personnes ont été tuées fin avril lors de violences contre des musulmans qu'ils ont attribuées à des "extrémistes chrétiens". Lundi à Addis Abeba, des manifestants ont notamment détruit à coups de pierres les fenêtres d'un musée national situé sur la place Meskel, selon les journalistes de l'AFP qui ont indiqué que le calme avait ensuite été rétabli.
"C'est la première fois" que la prière collective de l'Aïd dans la capitale est le théâtre d'incidents, a affirmé le membre du Conseil aux Affaires islamiques, soulignant qu'elle est organisée depuis la chute du régime militaro-marxiste du Derg en 1991. "Les musulmans sont pacifiques et organisés", ils veulent "passer cette fête en paix", a-t-il expliqué.
Pays majoritairement chrétien (les plus nombreux étant les Orthodoxes), l'Ethiopie compte environ 30% de musulmans.