"Nous encourageons le gouvernement éthiopien à clarifier la manière dont il compte mettre en oeuvre l'état d'urgence déclaré ce week-end, en particulier concernant les mesures d'urgence qui permettent des arrestations sans mandat, des restrictions à la liberté d'expression, des interdictions de rassemblements publics et des mesures de couvre-feu", a réagi le porte-parole du département d'Etat John Kirby.
Le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn a décrété dimanche l'état d'urgence pour une durée de six mois, pour tenter de juguler un violent mouvement de contestation antigouvernementale.
Le régime d'Addis Abeba est confronté à sa plus grave crise en 25 ans, avec ce mouvement contestataire qui a commencé en région oromo (centre et ouest) en novembre 2015 et s'est étendu depuis l'été à la région amhara (nord).
La répression gouvernementale a fait plus de 500 morts, selon des organisations de défense des droits de l'homme. Les manifestations sont devenues plus violentes la semaine passée, visant des intérêts étrangers et des bâtiments publics.
Mardi, M. Desalegn, lors d'une conférence de presse avec la chancelière allemande Angela Merkel reçue dans la capitale éthiopienne, a affirmé vouloir "réformer le système électoral", pour répondre aux aspirations démocratiques exprimées dans les dernières manifestations, mais l'opposition a dit ne plus rien attendre du régime.
"Même si ces mesures (sur l'état d'urgence) visent à rétablir l'ordre, réduire au silence et interférer avec les droits de Ethiopiens (est) une tactique vouée à l'échec qui exacerbe, plus qu'elle ne répond aux doléances", a averti le porte-parole de la diplomatie américaine.
Washington considère l'Ethiopie comme une puissance régionale et s'appuie sur elle pour tenter de trouver des règlements aux conflits en Afrique de l'Est, notamment en Somalie et au Soudan du Sud.
Avec AFP