De "violents combats" ont eu lieu dans une région limitrophe du Tigré selon un responsable éthiopien

Des soldats du gouvernement éthiopien et des prisonniers de guerre en uniformes militaires marchent dans les rues de Mekelle, la capitale de la région du Tigré, en Éthiopie, le 2 juillet 2021.

Au moins 20 civils ont été tués et des dizaines de milliers ont été déplacés dans de violents combats entre rebelles et forces pro-gouvernementales dans la région Afar, limitrophe du Tigré dans le nord-est de l'Ethiopie, a indiqué jeudi un reponsable éthiopien.

"De violents combats se poursuivent. Près de 70.000 personnes ont été directement affectées et sont déplacées (...) plus de vingt civils ont été tués", a déclaré Mohammed Hussen, un responsable de l'Agence nationale de protection civile dans la région Afar.

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, prix Nobel de la Paix en 2019, a envoyé l'armée fédérale au Tigré en novembre dernier pour destituer les autorités régionales, issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).

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Selon lui, cette opération répondait à des attaques contre des camps de l'armée fédérale ordonnées par le TPLF, parti qui a dominé le pouvoir éthiopien pendant trois décennies.

M. Abiy a proclamé la victoire fin novembre après la prise de la capitale régionale Mekele. Mais les combats ont continué, et tourné en défaveur d'Addis Abeba.

Le 28 juin, les forces rebelles pro-TPLF ont repris Mekele, puis une grande partie du Tigré les jours suivants, marquant un tournant majeur dans le conflit.

Promettant de les repousser, M. Abiy a mobilisé des forces régionales, venues notamment de l'Oromia, pour combattre au côté de l'armée fédérale.

Dimanche, les rebelles ont affirmé avoir mené des opérations limitées visant des forces gouvernementales dans la région Afar, ouvrant un nouveau front dans leur lutte contre le gouvernement fédéral.

Mais selon Mohammed Hussen, ces opérations sont d'une grande ampleur, les forces rebelles "ont traversé la frontière avec la région Afar et attaqué des communautés pastorales innocentes".

"Ils essaient de soumettre les Afars. Alors maintenant, les forces fédérales (éthiopiennes) rejoignent les forces spéciales Afars, les communautés locales Afars, les milices Afars. Ces derniers jours, les Afars se battent et se protégent eux-mêmes", a affirmé ce responsable régional.