"Il y a des progrès naissants dans la tentative d'amener les parties à passer d'une confrontation militaire à un processus de négociation", a déclaré Jeffrey Feltman à des journalistes, au retour d'une nouvelle mission à Addis Abeba.
Mais après plus d'une année de guerre entre les forces gouvernementales et le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) soutenu par l'Armée de libération oromo (OLA), les combats se rapprochent désormais de la capitale, poussant plusieurs pays occidentaux, dont les Etats-Unis, à appeler leurs ressortissants à quitter l'Ethiopie.
Lire aussi : Libération de six des membres du personnel de l'ONU arrêtés en EthiopieLe Premier ministre Abiy Ahmed, prix Nobel de la paix 2019, a même dit lundi vouloir aller sur le front pour diriger les soldats affrontant les rebelles -- Jeffrey Feltman a assuré ne pas avoir été averti en amont de cette annonce.
"Ce qui nous inquiète, c'est que les développements alarmants sur le terrain avancent plus vite que ces progrès fragiles", a souligné l'émissaire américain, évoquant "un risque élevé" en raison d'une "escalade militaire dans les deux camps".
"Malheureusement, chaque camp tente d'atteindre ses objectifs par la force, et chaque camp semble croire qu'il est sur le point de gagner", a-t-il ajouté, réaffirmant qu'il n'y avait "pas de solution militaire".
Ces combats ont déjà fait des milliers de morts et déplacé plus de deux millions de personnes.
Sous la houlette de l'Union africaine (UA), la communauté internationale a intensifié ses efforts diplomatiques pour tenter d'obtenir un accord de cessez-le-feu, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken ayant averti des risques "d'implosion" de l'Ethiopie si aucune solution politique n'était trouvée.
"Il n'y a pas de temps à perdre pour se tourner vers la diplomatie", a insisté l'émissaire des Etats-Unis pour la Corne de l'Afrique.
Interrogé sur ces "progrès naissants" de la diplomatie, alors que tous les voyants militaires semblent au rouge, Jeffrey Feltman a dit constater "une volonté beaucoup plus grande" des deux côtés à "réfléchir" à la manière "de mettre ensemble les éléments d'un processus de désescalade et de cessez-le-feu négocié".
"Nous ne sommes plus confrontés à un refus pur et simple de discuter" de cette éventualité, comme c'était encore le cas "il y a quelques semaines", a-t-il ajouté.