Euro-2016 : Champion d'Europe, le Portugal en liesse fête sa victoire

Portugal v France - EURO 2016 - Finale- Stade de France à Saint-Denis, les champions portugais, le 10 juillet 2016. (REUTERS/Carl Recine Livepic )

"Champions, nous sommes champions d'Europe !" A Lisbonne et à travers tout le Portugal, des supporters en liesse fêtaient bruyamment la victoire historique de la Selecçao à l'Euro-2016, après avoir craint le pire au moment de la sortie sur blessure de leur idole Cristiano Ronaldo.

Après le coup de sifflet final, c'est l'explosion de joie dans la plus grande fan zone de Lisbonne sur la célèbre place du Commerce, où un grand écran avait été installé face aux rives du Tage.

"Les mots me manquent. On l'a mérité. On a enfin fait taire les Français et tous ceux qui disaient du mal de nous. On a montré qu'on était les plus forts", s'exclame Ruben Sardinha, 22 ans, drapeau du Portugal autour du cou.

Les larmes aux yeux, Carla Martins, 44 ans, crie "Portugal ! Portugal !" à en perdre son souffle. "J'y ai cru jusqu'au bout. On le méritait !"

"Sans aucun doute on mérite. On n'a pas été arrogant mais humble. Peut-être qu'avec Ronaldo, on aurait eu un but de plus, mais on a joué en équipe et ça a payé", estime Fernando Silva, un Lisboète de 61 ans.

Après avoir vu Ronaldo et les siens soulever la coupe tant convoitée, les supporters transforment la place du Commerce en une vaste piste de danse.

La foule en délire, estimée par les organisateurs à plus de 50.000 personnes, agite ses drapeaux et ses écharpes pendant que les pétards d'un feu d'artifice retentissent au-dessus de l'écran géant installé face aux rives du Tage.

"C'est une grande émotion. On nous avait pris ce titre en 2004, mais nous l'avons finalement remporté", se réjouit Tiago Teixeira, 22 ans.

L'objectif de toute une nation férue de ballon rond est atteint: exorciser au Stade de France, le traumatisme de la finale de l'Euro perdue en 2004 par le pays organisateur contre la surprenante Grèce (1-0), qui avait laissé en larmes Ronaldo, l'icône nationale.

- L'euphorie -

Des milliers de fans fêtent le triomphe de leur équipe dans les rues de Lisbonne, sur fond de concert de klaxons des automobilistes.

Des Lisboètes euphoriques affluent vers la place du Marques de Pombal, lieu habituel de célébration des titres sportifs, en entonnant l'hymne national, "a Portuguesa".

La statue qui surplombe la place a été recouverte d'un drapeau portugais alors que les supporters massés scandaient "Eder, Eder", l'attaquant, longtemps mal-aimé, qui a délivré son pays en prolongations (1-0).

Quelques Français étaient également de la fête. "Ici, le foot c'est une religion. En France on aurait eu des débordements des bagarres", commente Maxime Simon, 27 ans, le visage entièrement peint aux couleurs de la France.

Le titre est venu à point nommé pour requinquer le moral des Portugais alors que le pays peine à remettre son économie à flot après des années de crise et s'est attiré les foudres de la Commission européenne qui menace de le sanctionner pour déficits excessifs.

- Larmes de joie -

Pourtant, l'enthousiasme de la foule, confiante avant le match, s'était nettement refroidi après la sortie sur civière d'un Ronaldo en pleurs à la 25e minute.

"C'est un coup très dur pour notre sélection. Ronaldo ne méritait pas de finir comme ça en pleurs. C'est vraiment très triste", avait réagi Gregorio Teixeira, 40 ans.

"Nous voulons des larmes de joie. Douze ans après +notre+ Euro, c'est au tour du Portugal d'être heureux", avait titré dans la matinée le journal sportif Record. C'est désormais chose faite.

Toute une nation a vibré au rythme des matches de la Selecçao, y compris jusqu'aux plus hautes sphères de l'État.

Le Premier ministre Antonio Costa et le président Marcelo Rebelo de Sousa, tous deux présents au stade de France, ont laissé éclater leur joie.

"Nous sommes les meilleurs d'Europe. Nous avons montré de quoi nous sommes faits : résistants, unis et capables de surmonter toutes les difficultés", jubile Marcelo Rebelo de Sousa.

Et pour Antonio Costa, le Portugal a "affronté la France à plusieurs reprises au cours des années, mais il nous a toujours manqué un brin de chance. Les comptes sont réglés."

Avec AFP