Euro 2016 : les hooligans russes incarcérés et menacés d’expulsion de la France renforcent leur solidarité

La police française disperse les supporters anglais à coup de gaz lacrymogène à Marseille, France, 10 juin, 2016. (AP photo / Darko Bandic)

Le président des supporters russes qui est lui-même en attente d'expulsion du territoire français a promis sur Twitter, au lendemain de la condamnation de trois hooligans pour leur participation à de violentes "chasses aux Anglais" à Marseille, de ne pas lâcher ses camarades.

"Nous ne lâcherons pas nos gars", a écrit vendredi sur Twitter l'ultranationaliste Alexandre Chpryguine.

Les trois hooligans ont été condamnés jeudi à des peines de 12, 18 et 24 mois ferme, assorties d'un mandat de dépôt, ce qui signifie qu'ils ont été immédiatement incarcérés.

"Nous sommes choqués par la justice française!", a tweeté Alexandre Chpryguine depuis le centre de rétention administrative du Canet à Marseille, où il attend, aux côtés de 19 autres Russes, son expulsion vers son pays.

Arrêtés mardi en même temps que les trois hooligans condamnés, dans le cadre de l'enquête sur les rixes en marge d'Angleterre-Russie la semaine dernière à Marseille, l'administration leur reproche des "troubles à l'ordre public", mais la justice n'a pas pu rassembler assez de preuves pour les renvoyer devant un tribunal.

"Un Français jette une bouteille à un Anglais et reçoit trois mois de prison avec sursis et rentre chez lui. Mais nos gars, on les envoie sans preuve pour une longue période en prison! Quelle horreur!", a ajouté Chpryguine, toujours sur Twitter.

Jugé lors de la même audience que les hooligans russes, un rappeur français de 46 ans a écopé de trois mois de prison avec sursis, pour avoir lancé une bouteille de bière.

Depuis le début de l'Euro, outre les trois Russes, le tribunal correctionnel de Marseille a condamné neuf personnes (deux Français, six Anglais, un Autrichien) à des peines de prison ferme, allant de un mois à un an de détention.

"Nous ne lâcherons pas nos gars. Quand nous rentrerons chez nous, nous prendrons une décision: soit nous faisons appel soit nous demandons l'extradition vers la patrie", a poursuivi Alexandre Chpryguine.

Interrogé sur la possibilité que les Russes condamnés demandent à purger leur peine en Russie, le procureur de la République de Marseille Brice Robin avait indiqué jeudi soir que "rien (n'était) impossible", tout dépendant des conventions internationales que la France a pu signer.

"Mais nous n'en sommes pas encore là", avait-il ajouté: la question ne peut se poser qu'une fois le délai d'appel expiré, et les condamnations considérées comme définitives.

Avec AFP