Pologne-Portugal, le premier quart de finale de l'Euro-2016 jeudi à Marseille (sud est) (19h00 GMT), est aussi un duel entre deux stars du foot mondial: Robert Lewandowski, qui n'a toujours pas marqué dans le tournoi, et Cristiano Ronaldo, monté en puissance après des débuts ratés.
Le bon client contre le bizuth. Le Portugal vise une quatrième demi-finale à l'Euro, la troisième sur ses quatre dernières participations sous le règne de CR7, qui avait fini en larmes la finale perdue à Lisbonne contre la Grèce, en 2004. Il avait 19 ans.
La Pologne de "Lewa", elle, n'a jamais atteint le dernier carré d'un Euro. Elle n'avait même pas disputé cette compétition dans ses années dorées, les générations Grzegorz Lato puis Zbigniew Boniek, deux fois troisièmes d'une Coupe du monde, en 1974 et 1982.
Aujourd'hui la star s'appelle Robert Lewandowski. Mais l'attaquant du Bayern Munich, 42 buts en club cette saison, meilleur buteur des qualifications de l'Euro avec 13 réalisations, n'a pas encore trouvé le chemin du but en ce mois de juin français.
Il a au moins réussi son tir au but en 8e de finale contre la Suisse (1-1 a.p., 5 t.a.b. à 4), le premier de la série, en bon leader.
- Ronaldo vise Platini -
Son sélectionneur Adam Nawalka l'a défendu: "Parfois, il y a des joueurs, dans l'histoire du football, qui sont la star de leur équipe mais qui peuvent être néfastes pour elle lorsqu'ils ne marquent pas. Mais ce n'est pas le cas chez nous".
Lewandowski "crée des brèches, il permet à ses équipiers de se libérer. Il concentre l'attention des adversaires", poursuit le coach, et quand il va "débloquer son compteur", peut-être dès jeudi, "il fera très mal à ses adversaires", annonce Nawalka.
CR7 a déjà fait mal aux Croates, sur la seule frappe dangereuse du 8e de finale qui a amené le but létal de Quaresma à trois minutes du terme (1-0 a.p.).
Au dernier match de poules il avait déjà pris en main le destin de son équipe, un doublé et une passe décisive contre la Hongrie (3-3) pour sauver la qualification.
La star du Real Madrid a aussi marqué les rétines d'une talonnade aérienne pour marquer contre la Hongrie. Il y a mis du temps, puisqu'il avait raté un penalty contre l'Autriche (0-0), mais il est entré dans son Euro.
Toujours friand de records, le triple Ballon d'Or a d'autres quêtes personnelles. Il a déjà battu le record de match joué dans cette compétition, qu'il devrait porter à 19 jeudi, loin devant le Français Lilian Thuram et le Néerlandais Edwin Van der Sar (16 matches). Il pourrait rattraper Michel Platini au nombre de buts marqués: il en est à 8, contre 9 au numéro 10 français, réalisés en une seule édition (1984).
- Pologne, gare aux cartons -
Signe annonciateur, le dernier Portugal-Pologne, au Mondial-2002, avait été brillamment résolu par un grand buteur, Pedro Pauleta, auteur d'un triplé (4-0). Mais les deux équipes ont d'autres arguments que leurs super stars.
Chacune évolue avec un brillant comparse, l'intermittent Nani pour Cristiano, qui a signé deux buts, et l'attaquant de l'école de l'Ajax Amsterdam Arkadiusz Milik pour Lewandowski, qui a mis le premier but de la "Reprezentacja" (Représentation, la sélection) à l'Euro, contre l'Irlande du Nord.
Derrière ces duos d'attaque, un élément pourrait faire la différence, le nombre de cartons jaunes reçus. Pas moins de huit joueurs polonais, dont les trois-quarts de la défense, sont sous la menace de manquer une éventuelle demi-finale, au risque de les brider inconsciemment, contre trois seulement côté Portugal.
Les Portugais n'ont pas l'Histoire de leur côté et le stade Vélodrome n'est pas un bon souvenir pour eux: ils s'y étaient laissé remonter par la France de Platini en demi-finale de l'Euro-1984, de 2-1 à 2-3 en prolongation. Mais ils n'avaient pas de Cristiano Ronaldo.
Avec AFP