La Belgique pourrait précipiter la retraite internationale de Zlatan Ibrahimovic en cas de succès ou de match nul mercredi à Nice (sud-est) à 19H00 GMT face à la Suède, un scénario qui qualifierait les Diables Rouges pour les huitièmes de finale de l'Euro.
Le "roi" Zlatan (115 sélections, 62 buts) a éventé lui-même ce qui était devenu un secret de polichinelle.
"Le dernier match de la Suède à l'Euro sera mon dernier match avec la Suède", a déclaré l'ex-attaquant du Paris SG, âgé de 34 ans, lors d'une conférence de presse à Nice.
Les Diables rouges espèrent bien précipiter les adieux de la "légende" autoproclamée à son pays d'adoption.
"L'envoyer à la retraite? Si c'est possible, oui! Même si je ne préoccupe pas de lui mais de mes propres objectifs", déclare le meneur de jeu belge Kevin De Bruyne.
Avec un seul point, après son match nul face à l'Irlande (1-1) puis sa défaite contre l'Italie (1-0), la Suède doit s'imposer mercredi à l'Allianz Riviera.
Tout autre scénario condamnerait les Scandinaves à un retour vers Stockholm. Les hommes du sélectionneur Erik Hamren devront donc marquer et donc, forcément, attaquer.
Si l'on se fie aux derniers entraînements, Hamren devrait aligner deux hommes en pointe avec Marcus Berg en soutien immédiat d'Ibra.
Tout un pays attend le réveil de sa star, qui n'a pas encore cadré le moindre tir depuis le début de l'Euro.
"On doit pouvoir exiger plus de lui. Il faut qu'il arrête l'échauffement. Il lui reste un match pour montrer quel genre de chapitre final il veut écrire dans l'histoire du football suédois", raillait samedi le quotidien Dagens Nyheter, à propos d'un joueur qui passe à côté de son tournoi.
- Une réunion initiée par Hazard -
Une Suède portée vers l'avant: voilà qui pourrait faire le bonheur d'une équipe de Belgique, bien plus à l'aise face à des adversaires offensifs, alors qu'Eden Hazard et ses équipiers éprouvent toujours des difficultés face à des formations misant sur de solides blocs défensifs, comme ce fut le cas lors de la défaite initiale (2-0) face à l'Italie.
Les hommes de Marc Wilmots ont démontré en seconde période, samedi face à l'Irlande (3-0), qu'ils étaient redoutables dès que l'adversaire leur laissait des espaces.
"Les Suédois sont dans l'obligation d'attaquer, ce devrait donc être un match ouvert et ça peut devenir un avantage pour nous", relève Kevin De Bruyne alors qu'en prenant un point, les Belges seraient assurés de terminer deuxièmes de la poule E avant d'affronter le vainqueur du groupe F (à choisir entre la Hongrie, l'Islande et le Portugal).
Les Diables se veulent optimistes: "Nous grandissons au fil des matches, estime Wilmots. Nous avons débuté la préparation avec pas mal de blessés. Il a fallu retaper tout le monde. Maintenant je dispose de joueurs très en forme".
La Belgique n'a toutefois pas encore séduit et la défaite face à l'Italie (et surtout les critiques qui ont suivi) aurait pu faire exploser le groupe. Mais les joueurs ont eu un réflexe salvateur.
A l'initiative du vétéran Jean-François Gillet (3e gardien) et du capitaine Eden Hazard, les joueurs se sont réunis pour une franche discussion après le revers de Lyon (centre-est).
"C'était la première fois que ce très jeune groupe recevait un coup pareil sur la tête, explique Wilmots. Cette réunion était donc une bonne chose et si j'avais été capitaine, je l'aurais également provoquée..."
Et le coach de prévenir: "Il faut rester les pieds sur terre. On n'est encore nulle part: un défaite conjuguée à une victoire irlandaise et c'est retour maison".
La Belgique jouera donc pour gagner.
"Un point suffit mais on jouera pour les trois, assure le sélectionneur. Spéculer sur un nul est beaucoup trop dangereux".
Avec AFP