Une ex-femme d'al-Baghdadi veut vivre "libre" en Europe

Abu Bakr al-Baghdadi le 5 juillet 2014.

Une ex-femme du chef du groupe Etat islamique (EI) Abou Bakr al-Baghdadi, dont elle a eu une fille, a confié vouloir s'installer en Europe pour y vivre "libre", dans un entretien au quotidien suédois Expressen filmé au Liban.

"Je veux vivre dans un pays européen, pas un pays arabe", affirme Saja Al-Doulaimi dans cet entretien publié jeudi. "Je veux vivre libre", affirme la jeune femme de 28 ans qui vante les vertus de la charia, la loi islamique, gage selon elle de "liberté et de droits pour les femmes".

Sa fille de 7 ans, Hagar, explique de son côté vouloir aller en Europe pour "étudier". Une comparaison d'ADN a confirmé qu'elle était bien l'enfant d'al-Baghdadi.

"Je suis étiquetée terroriste alors que j'en suis loin", déplore Saja Al-Doulaimi, libérée il y a quelques mois d'une prison libanaise, où elle était retenue depuis 2014 avec ses enfants.

Née dans une famille de la bourgeoisie irakienne, elle raconte avoir d'abord été mariée avec un Irakien membre de la garde personnelle de Saddam Hussein. Ils ont eu des jumeaux ensemble.

Veuve, elle se remarie en 2008, sur les conseils de son père, avec al-Bagdhadi, qu'elle décrit comme un "père de famille normal", professeur d'université, adulé des enfants.

L'homme combat à l'époque dans les rangs d'al-Qaïda en Irak puis de l'organisation Etat islamique. En 2010, il prend les rênes de l'EI. Les Américains promettent une récompense de 10 millions de dollars pour sa tête.

"Comment il est devenu l'Emir (désormais "calife", NDLR) de l'organisation terroriste la plus dangereuse du monde est un mystère", affirme celle qui dit l'avoir quitté, enceinte, après trois mois de mariage.

"Notre dernière conversation remonte à 2009. Il m'a demandé si je voulais revenir, mais j'avais pris ma décision", dit-elle. "En quoi tout cela est ma faute? J'ai été mariée avec lui en 2008. Nous sommes divorcés maintenant", conclut-elle.

Elle s'est remariée avec un Palestinien dont elle a un enfant.

Avec AFP