Dans ce rapport intitulé "Alimenter le changement ou le statu quo ?", Amnesty et l'Initiative pour la bonne gouvernance et les droits humains (IBGDH), une organisation basée en RDC, analysent l'impact sur les droits humains de quatre projets dans la région minière de Kolwezi (Mine de cuivre et de cobalt de Kolwezi, Mine de Mutoshi, Metalkol RTR et Mine de Kamoa-Kakula).
Lire aussi : L'Afrique affine ses demandes pour le climat : financements, dette et taxesLes deux organisations estiment que la course à l'expansion de ces opérations minières a entraîné l'expulsion forcée de populations de leurs habitations et de leurs champs. Ces expulsions, "menées lorsque des entreprises cherchent à agrandir des mines industrielles(...), détruisent des vies et doivent cesser immédiatement", estime Agnès Callamard, secrétaire générale d'Amnesty International.
Au lieu de profiter de la croissance du secteur minier, les personnes qui vivent dans la région de Kolwezi "se voient forcées de quitter leur logement et leurs terres agricoles pour permettre l'expansion de projets miniers industriels à grande échelle", selon ce rapport.
Ces expulsions sont souvent réalisées par des "opérateurs miniers qui ont peu de considération pour les droits des populations concernées et tout aussi peu de respect pour les lois nationales destinées à limiter les expulsions forcées liées au secteur minier". Des villages entiers ont été détruits, comme celui de Mukumbi, indique le rapport.
"Tout le village a été brûlé, on n'a rien pu récupérer. Plus personne n'avait d'argent. On n'avait rien pour survivre. On a passé des nuits et des nuits dans la brousse", a raconté à Amnesty Kanini Maska, une ancienne habitante. "Cette expulsion a brisé mes rêves (...), j'ai tout perdu et je vis en permanence avec la peur de tout perdre, même si je m'installais à nouveau quelque part", a expliqué Papy Mpanga, un autre ancien habitant du village.
La RDC est le plus grand producteur minier d'Afrique et fournit plus de 70% du cobalt mondial, métal crucial pour les batteries utilisées dans l'électronique et les voitures électriques. Amnesty International dit reconnaître l'importance des batteries rechargeables dans la transition énergétique. Cependant, écrit l'ONG, "décarboner l'économie mondiale ne doit pas engendrer de nouvelles violations des droits humains".