Ces personnes armées des deux camps "ont maintenu leurs positions à environ 120 mètres les unes des autres" malgré les efforts de médiation de la Minurso (mission de l'ONU au Sahara occidental), a précisé le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric.
Les Nations unies redoutent "une reprise des hostilités, avec un risque d'implications régionales", a-t-il averti.
La Minurso a déployé sur place des observateurs militaires non armés pour s'interposer et des responsables de l'ONU "ont entamé un dialogue avec les parties et les pays directement concernés pour conseiller la retenue et identifier les possibilités de résoudre cette crise", a ajouté M. Dujarric.
Il a précisé que le Maroc avait entamé des travaux de construction d'une route et que le Polisario "s'y oppose".
Ce face-à-face se déroule au-delà du mur de défense, une barrière de sable bâtie sur près de 2.500 kilomètres.
Guerguerat est située dans le sud-ouest du Sahara occidental, un territoire sous le contrôle de Rabat disputé par les indépendantistes sahraouis du Front Polisario.
Selon un document confidentiel de l'ONU transmis fin août au Conseil de sécurité, le Maroc et le Front Polisario ont tous deux violé l'accord de cessez-le-feu de 1991 au Sahara occidental en déployant des hommes armés dans cette zone proche de la Mauritanie.
Le Maroc justifie sa présence dans cette zone par une opération anti-contrebande et a annoncé jeudi son intention de poursuivre cette opération. Rabat maintient que ses activités sont conformes à l'accord de cessez-le-feu.
Le représentant du Front Polisario à l'ONU Ahmed Boukhari a indiqué avoir été reçu mercredi par le président du Conseil de sécurité, l'ambassadeur néo-zélandais Gerard van Bohemen "pour l'informer en détail" de la situation dans la zone de Guerguerat, "qui représente un défi aux termes du cessez-le-feu".
Cette situation "met en péril la perspective d'une solution pacifique au conflit et implique une menace directe à la stabilité et la sécurité dans la région", a ajouté M. Boukhari dans un communiqué. Il a appelé le Conseil "à assumer ses responsabilités pour éviter que la situation créée unilatéralement par le Maroc ne débouche sur un scénario de conflit ouvert aux conséquences imprévisibles".
Le Maroc considère le Sahara occidental, ex-colonie espagnole annexée en 1975, comme faisant partie intégrante du royaume.
Rabat propose comme solution une large autonomie sous sa souveraineté alors que le Polisario, soutenu par Alger, réclame un référendum d'autodétermination.
La Minurso a été déployée en 1991 afin de veiller au respect du cessez-le-feu entre le Maroc et le Polisario et d'organiser un référendum.
Les Nations unies ont indiqué début août préparer une "proposition formelle" pour relancer les négociations sur le Sahara occidental, dans l'impasse actuellement.
Avec AFP