Fallouja "quasiment vidée" de l'EI, selon un général irakien

Les déplacés irakiens de Falloujah ont pris refuge dans le camp de Amiriyiah al-Fallujah, à quelque 30 km au sud de la ville assiégée, le 20 juin 2016.

Les forces irakiennes ont reconquis la quasi-totalité de Fallouja, où le groupe Etat islamique (EI) ne résiste plus que dans deux quartiers du nord de cette ville de l'ouest de Bagdad, a déclaré mercredi un commandant.

Fallouja a "quasiment été vidée de Daech (acronyme arabe de l'EI)", a indiqué à l'AFP le général Abdulwahab al-Saadi. "Il ne reste plus que quelques combattants de l'EI dans les quartiers Al-Mouallemine et Al-Jolan dans le nord".

"A Al-Jolan, ils ont opposé une certaine résistance mais nous sommes en train de les repousser et nous en avons tués un bon nombre", a-t-il poursuivi.

Les forces d'élite du contre-terrorisme (CTS), la police fédérale et d'autres unités militaires sont aux avant-postes de l'offensive lancée le 23 mai pour reprendre Fallouja, aux mains des jihadistes depuis janvier 2014.

Le Premier ministre Haider al-Abadi avait affirmé la semaine dernière qu'elles avaient quasiment repris ce bastion jihadiste situé à une cinquantaine de km à l'ouest de Bagdad. Au moins trois-quart de la ville sont sous leur contrôle, selon le général Saadi et d'autres commandants.

Mais Christopher Garver, porte-parole de la coalition internationale antijihadistes conduite par les Etats-Unis, a déclaré mardi que, selon les critères de l'armée américaine, seul un tiers de la ville avait été sécurisé.

Cette armée avait lancé une offensive en novembre 2004 pour reprendre Fallouja, considérée alors comme le principal bastion d'Al-Qaïda en Irak. Cette bataille s'était transformée en la plus meurtrière pour les forces américaines depuis la guerre du Vietnam.

La bataille pour Fallouja 12 ans plus tard promettait d'être tout aussi féroce, mais les forces irakiennes ont progressé relativement vite vers le centre de la cité.

Depuis le début de l'offensive, des dizaines de milliers de civils à Fallouja et ses environs ont fui les jihadistes et quitté leur maison au péril de leur vie, se réfugiant dans des camps de déplacés.

Les organisations internationales sont submergées par cet afflux massif. "Nous devons admettre l'échec de la communauté humanitaire (pour venir en aide) aux Irakiens", a indiqué Nasr Muflahi, directeur pour l'Irak du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), l'une des organisations qui gère les camps de déplacés autour de Fallouja.

"Il y a de sérieux problèmes de financements, mais rien de justifie le nombre très réduit d'ONG aidant les gens de Fallouja", a-t-il asséné.

Selon le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR), 84.000 personnes ont été forcées de fuir leurs maisons depuis le début de l'offensive. Cette dernière vague de déplacements porte à plus de 3,3 millions le nombre d'Irakiens ayant dû fuir leur foyer depuis début 2014, année durant laquelle l'EI s'est emparé de vastes zones au nord et à l'ouest de Bagdad.

Avec AFP