La mue du marché Sandaga, au centre-ville de Dakar, a commencé dimanche par une démolition des emprises autour du bâtiment central.
Les commerçants continuent à squatter les alentours du marché Sandaga malgré sa démolition annoncée. Beaucoup d'entre eux ont perdu leurs étalages, mais préfèrent rester sur place et vendre à la sauvette au lieu de rejoindre le site de recasement du "champs de courses" situé à une dizaine de minutes.
Pathé Mbaye explique ce choix par l'absence d'attractivité du site. "J'étais commerçant avant la démolition mais maintenant je suis redevenu marchand ambulant: je marche avec tous mes bagages traînant un peu partout à Dakar", se lamente-t-il.
Le nouveau site désigné pour le commerce ne lui plait pas. "Là-bas tu peux rester des jours sans voir de clients", argumente le marchand.
Lire aussi : A Dakar, le front de mer cède du terrain sous les assauts des promoteursSandaga était le marché le plus populaire de la capitale mais aussi l'un des plus anarchiquement occupés. Les habitants du centre-ville en ont souvent fait les frais comme le relate Doudou Sarr, qui se réjouit de cette libération des emprises autour du marché Sandaga.
"Nous qui vivons ici, on avait un sérieux problème parce que même pour évacuer un cas de décès c’était tout un problème à cause de l’occupation anarchique qui régnait... Des fois on en venait aux mains", se souvient-il.
Cet habitant d'une maison jouxtant le marché affirme que même "les passages piétons étaient occupés par les marchands" ce qui a causé plusieurs accidents. Avec la démolition, les habitants se disent soulagés.
Ce soulagement est partagé par les automobilistes qui avaient beaucoup de peine à circuler à cause des bouchons permanents sur ce carrefour important du centre-ville.
Pape, chauffeur de taxi, est habitué à rouler sur cet axe qu'il juge infernal.
"Pour nous, la démolition du marché est plus que salutaire. Avec le rond-point de Sandaga qui était occupé par les vendeurs on a eu tout le temps des embouteillages, c'était très compliqué pour nous les automobilistes", fustige-t-il. "A la limite ce sont les voitures qui évitent les vendeurs et les piétons", se souvient le chauffeur de taxi.
En attendant de savoir le sort qui sera réservé à cette bâtisse vieille de plusieurs dizaines d'années, les habitants et les riverains montrent leur satisfaction tandis que les commerçants ne sont pas emballés par le site de recasement que beaucoup d'entre eux refusent de rejoindre.
Your browser doesn’t support HTML5