Finale NBA: Draymond Green, le guerrier des Warriors

Draymond Green, à droite, avec son coéquipier Stephen Curry, Toronto, Canada, le 2 juin 2019. (Kyle Terada-USA TODAY Sports)

Comme souvent, Draymond Green a répondu présent: pris de vitesse et dominé en ouverture de la finale NBA (118-109) jeudi, l'ailier des Warriors au tempérament volcanique a rectifié le tir dimanche et a permis à son équipe d'égaliser face à Toronto.

C'est peut-être le duel le plus captivant de la finale 2019.

Il oppose deux forts en gueule: d'un côté Draymond Green, le N.23 de Golden State, et de l'autre... Drake, rappeur multi-millionnaire et supporter N.1 des Raptors.

Ils s'étaient déjà copieusement insultés à l'issue du premier match. Ils ont remis ça dimanche pendant la deuxième manche, remportée 109 à 104 par Golden State dans la salle de Toronto.

Ce qui ne les empêche pas d'être amis dans la vie et d'avoir même pris un repas ensemble vendredi, à Toronto.

"On vit dans un monde aseptisé où tout devient un problème. Ce n'est pas parce qu'on se chambre qu'on se déteste", s'est défendu Green.

A 29 ans, il continue de susciter la polémique.

Il a beau avoir à son palmarès trois titres de champion NBA, un trophée de meilleur défenseur ou encore une médaille d'or olympique, il reste l'un des joueurs les plus détestés et polarisants du Championnat.

- Meilleur défenseur de l'histoire -

La faute à son jeu très physique, à quelques mauvais gestes et à son caractère bien trempé qui lui valent de collectionner les fautes techniques (16 en saison régulière) et les réprimandes des arbitres.

La faute aussi à des déclarations à l'emporte-pièce, comme lorsqu'il s'est présenté juste avant le coup d'envoi de la finale 2019 comme le meilleur défenseur de... l'histoire.

"En tant que compétiteur, si tu ne dis pas que tu es le meilleur, le plus grand, tu as déjà échoué. Cela a toujours été mon état d'esprit", s'est-il défendu.

Pour s'imposer en NBA, Green a dû se battre et beaucoup travailler, bien plus que ses coéquipiers Stephen Curry, à l'adresse diabolique au tir, et Kevin Durant, au talent naturel sans égal.

Après quatre saisons à l'université d'Etat du Michigan (2008-12), il est choisi en 35e position de la Draft 2012 par Golden State.

Rares sont ceux à l'époque qui le voient réussir, à cause de sa carrure et une tendance à l'embonpoint mais aussi en raison d'un shoot fragile.

- "Il a bossé comme un fou" -

"Mais il a bossé comme un fou. On disait qu'il manquait de condition physique, qu'il était trop lent et qu'il n'avait pas de shoot. Il avait déjà cette dureté en lui mais il a dû beaucoup travailler", a admiré récemment Kyle Lowry, le meneur de Toronto qui fut son coéquipier en équipe des Etats-Unis lors des JO-2016 de Rio.

Pour l'entraîneur de Golden State Steve Kerr, Green est son leader émotionnel, son capitaine sur le terrain et dans le vestiaire.

"Il est tellement passionné et compétitif que parfois ses frustrations s'expriment encore", a analysé le coach des Warriors.

"Mais il a perdu du poids, il a encore travaillé sur sa condition physique, c'est le meilleur Draymond Green qu'on voit en ce moment, il joue à un niveau incroyable", a-t-il insisté.

Green n'avait pas fui ses responsabilités après le premier match contre Toronto durant lequel il avait souffert face à Pascal Siakam, grand artisan de la victoire des Raptors avec ses 32 points.

Lors du match N.2, le Camerounais, marqué de près par Green (17 pts, 10 rbds), a été limité à douze points.

"Mon but, comme défenseur, comme compétiteur, c'est d'avoir un impact sur le match, c'est ce que j'aime dans mon rôle de +guerrier+", a-t-il expliqué.

Mission accomplie pour le match N.2. Il lui reste encore trois victoires à décrocher avec sa hargne devenue emblématique de son équipe.

Avec AFP