Cette année, plus d’une quinzaine de stylistes sont venus de toute l’Afrique pour prendre part à l’événement. Le défi pour les créateurs africains est de pouvoir imposer les produits locaux, notamment la transformation de la cotonnade.
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Pour les 10 ans de "Folies de mode", 16 stylistes venus du Niger, de la Côte d’Ivoire, du Togo, du Sénégal, du Bénin, de la France, et du Burkina Faso ont défilé.
Les dernières collections 2019-2020 ont été présentées. Aujourd’hui les politiques encouragent les stylistes africains à mettre en valeur les produits locaux.
"Il y a une grande économie à développer autour de la cotonnade burkinabè, le Faso Danfani. Quand vous regardez tout ce qui a été fait, que ce soit des couturiers burkinabè ou des couturiers venus d’Afrique, chacun a une petite touche quelque part où il rajoute du Faso Danfani. Que ce soit sur la poche de l’habit, sur les manchettes d’une veste, le bout d’un pantalon, on retrouve un peu la cotonnade burkinabè. Le travail qui est fait pour mettre le fil à la disposition des gens, on peut aussi le magnifier pour permettre à des milliers de personnes de vivre", a déclaré Harouna Kaboré, le ministre burkinabè du Commerce.
"Notre ambition est que tous ces jeunes portent ce qui vient de chez nous. Le Faso Danfani, le Kôkô Dunda (NDLR des pagnes locaux). Nous n’avons plus à aller acheter des produits venus d’ailleurs ou de la friperie. Mais que nous portons le coton burkinabè, le coton qui vient de chez nous. Il faut que cela soit accessible à tout le monde. Nous devons vendre l’image positive de nos pays africains et non ce qu’on veut nous faire croire", a indiqué le styliste Sébastien Bazemo dit Bazem’Se, promoteur de "Folies de mode".
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Les Africains doivent conquérir d’autres marchés, soutient Alphadi, styliste venu du Niger. "Vendre aux Burkinabè, aux Africains c’est important, mais vendre le Faso Danfani et d’autres matières à l’Europe, aux Etats- Unis, c’est très essentiel. Des rencontres comme Folies de mode doivent amener beaucoup de choses. Et du même coup la paix pour le Burkina et pour l’Afrique", fait-il savoir.
Le Burkina Faso produit en moyenne 600 000 tonnes de coton par an. Mais 2% de ce coton est transformé sur place, selon le secrétariat permanent de suivi de la filière coton libéralisée. Les créateurs veulent donc inverser cette tendance.