Football américain: New England remporte le "SuperBore"

Tom Brady, des Patriotes de la Nouvelle-Angleterre soulève sa fille, Vivian, après la victoire contre les Rams de Los Angeles, le dimanche 3 février 2019 à Atlanta.

Les New England Patriots ont remporté dimanche à Atlanta pour la sixième fois de leur histoire le Super Bowl, en battant les Los Angeles Rams 13 à 3 au terme d'une finale décevante et insipide, vite surnommée "SuperBore" (super ennui).

Tom Brady, l'emblématique quarterback de New England, est bien devenu le joueur de football américain le plus titré de l'histoire avec son 6e sacre au Super Bowl, dix-sept ans après le premier.

Il est désormais à 41 ans le doyen des joueurs, hors buteurs, à soulever le prestigieux trophée Vince Lombardi.

Enfin, les Patriots, qui disputaient leur troisième finale de suite, ont rejoint Pittsburgh au sommet du palmarès de la Ligue nationale de football américain (NFL).

Mais la 53e édition du Super Bowl restera avant tout comme l'une des plus ennuyeuses de l'histoire, la moins prolifique aussi avec seulement 16 points marqués, soit cinq de moins que le précédent "record" du genre lorsque Miami avait remporté la finale 1972 face à Washington 14 à 7.

Les 75.000 spectateurs du futuriste Mercedes-Benz Stadium et plus de 110 millions de téléspectateurs américains n'ont pas assisté au feu d'artifice offensif attendu, loin de là.

Comme depuis le début de l'ère Tom Brady, New England a commencé doucement.

- 3-0 à la mi-temps -

Une interception, sur sa première passe, et un "sack" (plaquage ballon en mains) pour l'emblématique quarterback des "Pats", un coup de pied de 46 yards raté par Stephen Gostkowski... Les Patriots ne marquent pas un seul point durant le premier quart-temps, comme lors de sept des huit précédentes finales avec Brady à la barre.

Les Rams, étouffés par la défense adverse, sont alors encore moins efficaces et menaçants.

Il faudra attendre la cinquième minute de la deuxième période pour voir les premiers points, par Gostkowski, le "kicker" des Patriots, à 42 yards des poteaux des Rams (3-0).

New England domine, mais ne concrétise pas, malgré les fulgurances de Julian Edelman, seul joueur à enflammer le match et élu meilleur joueur (MVP) de cette finale. Il rallie les vestiaires, à la pause, avec une progression de 93 yards et sept passes réceptionnées, soit plus à lui seul que toute l'attaque des Rams (57 yards)!

Mais l'équipe de Boston ne mène toujours que de trois points, le deuxième total de points marqués à la mi-temps le moins élevé de l'histoire du Super Bowl, après les deux points inscrits par Pittsburgh face à Minnesota en janvier 1975.

Une échappée de 16 yards de Todd Gurley, running back-vedette des Rams sous-utilisé jusque là, ne change rien: leur phase offensive se termine comme les six précédentes, loin de l'en-but ou même des poteaux de New England, par un coup de pied de dégagement.

- Touchdown décisif -

Les Californiens commencent à sortir de leur torpeur et égalisent (3-3) grâce à un coup de pied de 53 yards de leur buteur Greg Zuerlein, à deux minutes de la fin de la 3e période.

Il en faut plus pour faire douter Brady, surnommé "The Greatest". Il met son équipe en position idéale pour reprendre l'avantage avec une passe de 29 yards pour Rob Gronkowski, qui échoue à deux yards de l'en-but.

Sur l'action suivante, le "rookie" Sony Michel fonce dans l'en-but et marque le premier et seul touchdown de la finale. Il donne un avantage décisif à son équipe (10-3), avant un dernier coup de pied de Gostkowski à une minute de la fin du match.

"J'aurais aimé qu'on joue un peu mieux en attaque, mais on a gagné, on est champion. C'est un rêve devenu réalité pour nous tous", a déclaré Brady, qui espère jouer jusqu'à ses 45 ans.

Le traditionnel concert de la mi-temps a sans doute fait plus vibrer les spectateurs que le match.

Il était aussi attendu après la controverse ayant entouré le choix de Maroon 5, un groupe californien presque exclusivement blanc, pour chanter à Atlanta, haut lieu de la musique noire en général, et du rap en particulier.

Une pétition avait également été lancée pour demander au chanteur Adam Levine et sa bande de renoncer et marquer ainsi leur solidarité avec Colin Kaepernick.

- Adam Levine torse nu -

Cet ancien joueur est devenu persona non grata en NFL après s'être agenouillé, à plusieurs reprises, lors de l'hymne national d'avant-match, pour protester contre les violences policières, dont sont victimes de nombreux hommes noirs aux Etats-Unis.

Le concert en lui-même s'est passé sans encombre, avec les rappeurs Travis Scott et Big Boi en invités, jusqu'à ce qu'Adam Levine enlève son tee-shirt pour conclure sa prestation et se retrouve torse nu.

Une nouvelle polémique, totalement inattendue, a alors pris immédiatement forme, beaucoup rappelant qu'en 2004, Janet Jackson avait, elle fait scandale lorsque Justin Timberlake avait dévoilé l'un des seins de la chanteuse lors du concert de la mi-temps. Beaucoup ont ainsi estimé qu'il y avait deux poids deux mesures avec, d'un côté, un homme blanc et de l'autre, une femme noire.

Autre moment toujours très attendu, les spots publicitaires diffusés à chaque interruption de match pour 5,25 millions de dollars les 30 secondes. S'il a été, comme toujours, question de se démarquer de la concurrence, les marques sont restées sages, évitant soigneusement le registre du message politique, expérimenté, sans succès, ces dernières années.

Avec AFP