Combatif jusqu'au bout, Vincent Aboubakar a fait honneur à son statut de capitaine contre le Brésil (1-0), offrant au Cameroun une victoire prestigieuse mais insuffisante pour rallier les huitièmes, vendredi au Mondial-2022, avant d'être exclu pour avoir enlevé son maillot après son but.
Remplaçant lors des deux premiers matches, l'attaquant d'Al-Nassr, en Arabie saoudite, a rongé son frein, se sachant ralenti par une faiblesse à un genou.
Mais son moment est venu au Qatar avec un but mémorable, d'une tête splendide (90e+2), qui a assommé le Brésil, l'un des favoris au titre.
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Les Lions Indomptables s'enorgueillissaient d'avoir déjà battu le Brésil, aux Jeux olympiques de 2000 ou à la Coupe des Confédérations 2003 ? Ils ont récidivé vendredi au Qatar, dans le plus pur style de ce que leur sélectionneur Rigobert Song a appelé après le match "l'esprit des Lions".
Le garant de cet état d'esprit, c'est bien sûr le capitaine Aboubakar, grand ancien écouté, qui a accepté sans broncher son statut de remplaçant au début du tournoi.
"C'est la volonté qui compte dans ce genre de compétitions", disait-il après le match nul arraché contre la Serbie (3-3), où il était entré en sauveur, avec un but inscrit d'une louche splendide et une passe décisive.
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Et puisqu'il fallait gagner vendredi contre la Seleçao, l'attaquant a été associé en pointe à Eric Maxim Choupo-Moting et a livré un match admirable d'abnégation et de sacrifice.
Lorsqu'il a ceinturé le Brésilien Gabriel Martinelli qui filait au but, récoltant un carton jaune mérité, il n'a pas bronché et ses partenaires l'ont félicité pour sa faute tactique.
Les Brésiliens incrédules
Quand sa frappe trop croisée est allée mourir au ras du poteau (50e), Vincent Aboubakar aurait pu croire que sa chance était passée.
Mais celui que ses équipiers appellent "Capi" (capitaine), brassard ou non, ne s'est pas découragé et sa tête parfaitement placée dans le temps additionnel a fait bondir de joie ses supporters dans le stade de Lusail, pendant que les Brésiliens, dominateurs mais maladroits, restaient incrédules.
Comme un passage de témoin, c'est le jeune Jérôme Ngom Mbekeli (24 ans) qui a délivré la passe décisive, déposant un centre dans la course de son capitaine.
"C'est une très grande joie et un très grand rêve, de gagner un match de Coupe du monde face au grand Brésil, des gens que je vois jouer chaque week-end", a savouré le défenseur.
L'ancien attaquant de Porto, meilleur buteur de la Coupe d'Afrique des nations à domicile en 2022 (huit buts), a de son côté couru vers le poteau de corner en enlevant son maillot, ivre de joie.
L'arbitre a été contraint de lui infliger un second jaune, synonyme de rouge, et le Cameroun a fini sans lui.
Mais là n'était pas l'essentiel. Évidemment, cette victoire n'a rien changé, ni pour le Brésil, qualifié pour les huitièmes, ni pour le Cameroun, éliminé.
Mais le monde se souviendra de son but, de sa joie communicative, et de cette victoire des Lions Indomptables contre le grand Brésil, sur la plus belle des scènes.
"Je joue pour le Cameroun, je défends les couleurs du pays. L'important est de transmettre de l'émotion aux Camerounais", disait-il il y a quelques jours. Voilà qui est fait !
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