Un nouveau bilan en fin de soirée faisait état de 65 morts et 340 blessés, a indiqué une porte-parole des services de secours, Deeba Shahnaz.
"Le kamikaze a réussi à entrer dans le parc et s'est fait exploser près de l'aire de jeux pour enfants, où ils faisaient de la balançoire. C'est pour cela que la plupart des victimes sont des enfants et des femmes", a déclaré un haut responsable administratif de la ville de Lahore, Mohammad Usman.
Le bilan pourrait s'aggraver, a-t-il estimé.
Le puissant chef d'état-major, le général Raheel Sharif, a présidé une réunion de haut niveau et promis "d'amener devant la justice les assassins".
La déflagration s'est produite dans le parc Gulshan-e-Iqbal, proche du centre-ville. "C'était une explosion très forte et des explosifs très puissants ont été utilisés", a indiqué un responsable de la police, Haider Ashraf, soulignant que des billes métalliques ont été retrouvées sur place.
Au milieu du chaos, secouristes et volontaires s'efforçaient de porter assistance aux blessés. Des débris et des flaques de sang jonchaient le sol.
"Je n'arrive pas à trouver ma petite soeur. Mon enfant est rentré mais je ne trouve pas ma soeur, et ma nièce", se désespérait une femme, Amina Bibi.
Un médecin a décrit des scènes d'horreur à l'hôpital Jinnah où il opère les blessés. "Nous les soignons par terre et dans les couloirs, et il continue d'en arriver", a-t-il ajouté. Des appels à des dons de sang circulaient sur Twitter.
Le Premier ministre Nawaz Sharif a condamné l'attentat et reçu un appel de son homologue indien Narendra Modi exprimant sa sympathie. Un deuil de trois jours a été décrété dans la province du Pundjab, dont Lahore est la capitale.
La jeune lauréate pakistanaise du prix Nobel de la paix Malala Yousafzaï s'est dite "accablée par cette tuerie dénuée de sens".
La Maison Blanche a également condamné un "effroyable acte terroriste" et le président français François Hollande a renouvelé sa volonté de "continuer à combattre partout le terrorisme".
Cet attentat "jette une ombre de tristesse et d'angoisse sur la fête de Pâques", a réagi le Vatican.
Parc bondé
Le parc Gulshan-e-Iqbal était particulièrement bondé en ce jour de printemps où la minorité chrétienne célébrait le dimanche de Pâques à Lahore, ville de 10 millions d'habitants.
Javed Ali, dont la maison est située juste en face de l'entrée du parc, raconte avoir entendu "une énorme explosion (qui) a fait voler les fenêtres en éclats". "Tout tremblait, il y avait des cris et de la poussière partout".
"Dix minutes plus tard je suis sorti. Il y avait de la chair humaine sur les murs de notre maison. Les gens pleuraient, je pouvais entendre les ambulances", poursuit-il.
Le parc, où il se trouvait lui-même quelques heures avant, était "plein de monde à cause de Pâques, il y avait beaucoup de chrétiens là-bas. Il y avait tant de monde que j'ai dit à ma famille de ne pas y aller".
Au Pakistan, des groupes islamistes armés ciblent parfois la minorité chrétienne, qui représente environ 2% de la population de ce pays majoritairement musulman sunnite de 200 millions d'habitants.
Heurts à Islamabad
Des heurts ont par ailleurs éclaté dans la capitale Islamabad et sa ville jumelle de Rawalpindi entre la police et des milliers de partisans d'un islamiste pendu le mois dernier, Mumtaz Qadri.
Quelque 25.000 d'entre eux s'étaient réunis plus tôt dans la journée à Rawalpindi pour des prières commémoratives, avant d'avancer, armés de pierres, vers la capitale quadrillée de centaines de policiers et de paramilitaires.
Munis de boucliers et de bâtons, les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes. L'armée a été déployée pour assurer la sécurité de la zone autour du Parlement, où des manifestants se sont rassemblés dans la soirée, selon un porte-parole de l'armée.
L'exécution le 29 février de Mumtaz Qadri avait été perçue comme un moment charnière dans la lutte contre l'extrémisme religieux dans ce pays musulman.
Mais elle a aussi ulcéré nombre de courants islamiques qui avaient érigé Mumtaz Qadri au rang de héros pour avoir abattu en 2011 Salman Taseer, gouverneur du Pendjab, qui s'était déclaré favorable à une révision de la loi sur le blasphème, défendue bec et ongles par les extrémistes.
Avec AFP