"Mon petit-frère m'a dit: 'A la Coupe des Confédérations je t'ai revu petit, toi qui jouais avec insouciance, toi qui tentais des beaux gestes... Je veux qu'à l'OM ce soit pareil, je ne veux pas que tu joues avec un frein'", explique-t-il.
Quand il est rentré à Yaoundé pour une petite semaine de vacances bien méritées, après avoir disputé le tournoi en Russie, Frank Zambo-Anguissa a été accueilli en héros par sa famille, dans le quartier dont il porte le nom.
Le petit-frère a insisté: "En blaguant il m'a dit: 'Des fois, n'écoute pas les consignes du coach, joue ton foot.' Je lui ai dit que ça ne se passait pas comme ça!", poursuit le milieu qui a prolongé jusqu'en 2021.
"Mais j'ai compris ce qu'il voulait me dire", continue Anguissa, 21 ans. Lui aussi a senti ce déclic à la Coupe des Confédérations.
"Là-bas, j'ai pris beaucoup de plaisir, je me suis lâché, je me suis revu tout petit, quand je jouais avec insouciance et tentais ce que je voulais. Avec le Cameroun, je me sens libéré, j'ai l'impression de porter toute mon équipe, tout mon pays, ça me donne des ailes."
Concurrence
"C'est plus difficile avec Marseille. Cette saison, j'ai envie d'être le même Zambo qu'on a vu à la Coupe des Confédérations, c'est mon objectif personnel", lance-t-il.
Pour aider à son épanouissement, il a enfin marqué contre l'Australie (1-1) ce premier but en pro qu'il n'avait pas réussi à mettre au fond la saison dernière, malgré plusieurs tentatives. "Au final, il est venu ce but!" sourit-il. "J'espère que c'est le début d'une série."
Arrivé sur la pointe des pieds il y a deux ans, Anguissa était un peu timide la première saison avec Michel. Mais il a été le milieu le plus aligné en Ligue 1 2016-2017 avec 33 matches, devant Maxime Lopez (30) et William Vainqueur (29), même s'il compte moins de minutes jouées.
Il a déjà réussi son premier match, lors de la victoire contre le Sporting Portugal à Évian (2-1), mardi en amical.
Il devra se faire une place dans un secteur commandé par Luiz Gustavo, à la lutte avec Morgan Sanson et "Max" Lopez. William Vainqueur ne devrait pas rester, après une saison en prêt.
"Il a beaucoup progressé"
"J'ai foi en moi, il faut juste que je me lâche et que je retrouve ici la confiance que j'ai avec l'équipe du Cameroun, que je la puise auprès de mes coéquipiers, auprès de mon coach", insiste le milieu.
Rudi Garcia aussi y croit, lui qui ne lâche jamais la pression sur Anguissa à l'entraînement, où il le reprend souvent.
Le technicien l'admet, mais précise que "les joueurs doivent surtout s'inquiéter quand le coach ne leur parle pas. Même s'il les secoue, ça veut dire qu'il s'en occupe. Frank, c'est un plaisir de l'avoir, c'est un bon mec, il a une formidable écoute. Il a encore du travail tactique, car il n'a pas eu de formation, mais il a pris une autre dimension pendant ces huit mois, il a beaucoup progressé".
Le coach "aime la perfection, comme moi, répond Anguissa, et je suis dur avec moi-même, ça ne me dérange pas qu'il insiste, bien au contraire, ça ne peut que m'aider".
Le Lion Indomptable estime que le coach le voit "en N.8, en relayeur, pour faire des courses, plutôt qu'en sentinelle".
Jouer aux côtés de Luiz Gustavo aussi va l'aider. "J'ai de l'admiration pour lui, je le voyais jouer quand j'étais petit, se souvient-il. Il pourra beaucoup nous apprendre à Morgan, Max et moi. J'espère pouvoir jouer le maximum de matches avec lui!" Et jouer libéré.
Avec AFP