"Il y a encore quelques jours, j'ai eu un entretien avec notre collègue (le chef de la diplomatie russe) Sergueï Lavrov et nous avons constaté qu'il n'y avait pas pour sortir de ce conflit syrien d'autre solution que la solution politique", a-t-il dit à la presse au cours d'un déplacement en Allemagne.
"Et ça passe par la clarté, ça passe par le refus de toute ambiguïté. Et aujourd'hui, je vois mal quelles pourraient être les raisons, les arguments invoqués pour ne pas condamner l'utilisation d'armes chimiques", a-t-il dit.
Un rapport de l'ONU a conclu mercredi que le régime de Damas avait effectué des frappes chimiques en Syrie à deux reprises dans la province d'Idleb, à Talmenes le 21 avril 2014 et Sarmin 16 mars 2015.
Mais Moscou s'est gardé de condamner son allié jusqu'à présent, assurant devoir étudier ce document "très compliqué" et mettant en garde contre "des conclusions hâtives".
Washington, Londres et Paris poussent à ce que le Conseil de sécurité, qui se réunit mardi, prenne des mesures contre les responsables sous forme de sanctions ou de saisine de la Cour pénale internationale.
La Russie peut en principe mettre son veto à toute initiative du Conseil pour sanctionner son allié syrien, comme elle l'a fait à plusieurs reprises depuis le début de la guerre en Syrie, en 2011.
Jusqu'à la publication du rapport, la Russie assurait qu'il n'existait pas de preuves formelles de la culpabilité de Damas. Mais Moscou avait accepté la création il y a un an de la commission d'enquête qui a rendu publics mercredi les résultats de son travail.
Le même rapport dit que le groupe jihadiste Etat islamique a de son côté utilisé du gaz moutarde à Marea (gouvernorat d'Alep, nord de la Syrie) le 21 août 2015. Moscou a jugé que sur ce point les preuves avaient été apportées.
Avec AFP