Plusieurs centaines de demandeurs d'asile originaires d'Afrique, notamment des pays des Grands lacs, sont installés depuis des mois au stade de Cavani et dans les rues environnantes, dans des cases faites de planches de bois et recouvertes de bâches. Le démantèlement a débuté jeudi matin, selon les sources. La préfecture n'a pu être jointe jeudi.
Lire aussi : A Mayotte, le nombre d'enfants non scolarisés atteint des recordsLe ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait annoncé le démantèlement du site le 17 janvier, en marge d'une visite à La Réunion après le passage du cyclone Belal, précisant qu'une quarantaine de personnes "qui sont reconnues pour être des réfugiés, qui ont l'asile", seraient rapatriées dans l'Hexagone. Mercredi, le Premier ministre, Gabriel Attal, a à son tour assuré au Sénat que le camp serait démantelé à partir de jeudi, une promesse déjà faite par Thierry Suquet, le préfet de Mayotte.
Sur place, la préfecture a constaté "la présence majoritaire de personnes bénéficiaires de la protection internationale et de demandeurs d'asile dont le dossier est en cours d'instruction ou fait l'objet d'un recours devant la Cour nationale du droit d'asile". Une nouvelle vague d'arrivées les 13 et 14 janvier avait provoqué des affrontements entre des demandeurs d'asiles et des habitants qui tentaient de les empêcher d'accéder au stade, nécessitant l'intervention des forces de l'ordre.
Parallèlement, des collectifs de citoyens avaient bloqué des mairies et des administrations pour protester contre l'arrivée massive de migrants dans le département français d'environ 310.000 habitants situé dans l'océan Indien. Depuis lundi, l'île est paralysée par des blocages routiers.
Les premiers réfugiés – originaires du Congo, du Rwanda, du Burundi ou de Somalie - sont arrivés "début 2022", précise à l'AFP Gilles Foucaud, le directeur adjoint de l'association Solidarité Mayotte. Mais depuis fin novembre, alors que leur nombre grimpait, le Collectif des citoyens de Mayotte 2018, qui lutte principalement contre l'immigration et est décrié par certaines associations humanitaires pour des positions jugées xénophobes, a fait de l'évacuation du lieu son cheval de bataille.
En 2023, plus de 2.000 migrants africains ont été conduits à Mayotte par des réseaux de passeurs, indique la préfecture, qui a justifié cette évacuation par "plusieurs épisodes de violences opposant des délinquants et les occupants du camp".