Des vols ont été annulés mercredi matin dans les aéroports parisiens où 13 cm de neige ont été relevés à 4h TU, la circulation des trains était fortement perturbée, la situation sur les routes restait compliquée et le trafic des bus était quasi nul dans la région. Le fonctionnement du métro dans la capitale était normal sur six lignes, légèrement perturbé sur les autres.
Le ministère de l'Intérieur a enjoint les automobilistes de ne pas prendre leur voiture, "face à une situation exceptionnelle".
Avec ses 12 cm relevés dans sa partie sud, Paris a pris "un visage de capitale scandinave", commentait ainsi la chaîne de télévision BFMTV.
Plusieurs centimètres de neige recouvraient les trottoirs de la capitale et sa région, une épaisseur sans commune mesure toutefois avec les amas neigeux que peuvent connaître la Russie ou le Canada.
La neige a cependant pris de court les Français moins habitués aux hivers rigoureux et provoqué la fermeture de la célèbre tour Eiffel, depuis mardi.
Un début de polémique pointait, certains dénonçant le manque de préparation des services chargés de la voirie.
"Il faut arrêter de faire croire n'importe quoi aux Français" et reconnaître qu'"il est difficile d'anticiper le nombre de centimètres de neige qu'il va tomber", a rétorqué le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux sur la radio RTL.
Sur une route au sud-ouest de la capitale, près de 2.000 personnes ont été bloquées toute la nuit, selon les autorités. Bon nombre ont abandonné leur véhicule dans la nuit sur la chaussée pour rejoindre un gymnase. Plus de 900 véhicules étaient encore bloqués mercredi à la mi-journée sur cette route nationale.
Des centres d'hébergement ont été ouverts pour plus de 600 personnes. Environ 700 autres ont été accueillies dans des gares et 230 à l'aéroport d’Orly.
On signalait près de 200 km de bouchons dans la région peu avant 08H00 (07H00 GMT), contre 739 kilomètres mardi soir, un record, selon le site internet d'informations routières Sytadin.
- 'Montmartre ski club' -
A l'aéroport de Roissy, tous les trains vers la capitale ont été annulés pour plusieurs heures.
"Je suis resté assis une demi-heure dans un train pour rejoindre Paris et puis tout le monde s'est levé et est parti", a raconté Paul Farberman, 66 ans, tout juste descendu d'un avion en provenance de Los Angeles. "J'adore Paris. Je voudrais juste parvenir à y arriver !", a-t-il ajouté avec humour.
D'autres ont été plus chanceux et ont profité des plaisirs des sports d'hiver... en plein Paris. Sweat-shirt "Montmartre ski club" sur le dos, Gilles s'est adonné au snowboard à la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre, un haut lieu touristique de la capitale transformé, du haut de ses 130 mètres d'altitude, en piste de ski improvisée.
Le parc est fermé au public, mais une poignée de skieurs a enjambé les grilles hérissées de piques pour se livrer au plaisir rare d'une descente volée à l'hiver parisien, a constaté une journaliste de l'AFP.
La pelouse commençant à apparaître par plaques, la descente ne dure que quelques secondes et il faut remonter à pied. Mais : "Le plaisir, c'est aussi de se dire qu'on fait du ski à Paris", explique Lucas.
Les intempéries touchent une grande partie nord de la France et dix départements - dont ceux de la région parisienne - restaient en vigilance orange pour la neige et le verglas mercredi à la mi-journée, selon Météo France, qui met en garde contre de fortes gelées à venir.
Les températures devraient être presque partout négatives en France dans la nuit de mercredi à jeudi, sauf sur la côte méditerranéenne. Dans les zones moins urbanisées de la région parisienne et dans le Centre, elles pourraient descendre jusqu'à -8°C.
Avec AFP