Voilà enfin Mauricio Pochettino dans le bain, ou plutôt dans le "Chaudron" de Geoffroy-Guichard, pour son tout premier match à la tête du Paris SG, mercredi à Saint-Étienne (20h00 GMT), malgré un effectif très diminué avant cette 18e journée du Championnat de France.
Avant la pelouse, la salle de presse. "Poche", en élégant costume sombre, a effectué ses premiers pas médiatiques mardi, "content d'être là" et de réaliser le "rêve personnel" de revenir dans le club dont il a été capitaine.
Détendu, plaisantant avec Miguel D'Agostino, son adjoint et traducteur --il a parlé en espagnol et un peu en anglais-- , l'Argentin de 48 ans a évoqué un "défi énorme", mais pas son futur système de jeu ni le mercato d'hiver.
Il va pourtant devoir composer une première recette sans de nombreux ingrédients, la star Neymar en tête, pour son deuxième baptême parisien (il a joué au club de 2001 à 2003).
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Pochettino est également privé de trois défenseurs, Presnel Kimpembé, Alessandro Florenzi et Layvin Kurzawa, de trois milieux, Danilo Pereira, Leandro Paredes et Rafinha, et d'un deuxième attaquant, Mauro Icardi !
"Poche" affronte les mêmes problèmes que son prédécesseur, Thomas Tuchel, limogé avant Noël, à la tête d'un effectif criblé de blessures depuis le début de la saison. Son premier onze sera quand même scruté de près.
"Nous venons à peine d'arriver, nous travaillons avec les joueurs à disposition", a-t-il dédramatisé mardi.
Il ne sera pas forcément jugé tout de suite, il lui faut du temps pour découvrir ses joueurs, mijoter son équipe et redécouvrir la Ligue 1 française.
- Contre Puel, le plus expérimenté -
Mais il y a quand même une forme d'urgence, sinon le coach allemand n'aurait pas été écarté.
En effet, le PSG n'est que troisième, lui qui d'habitude a déjà distancé à mi-saison le troupeau des poursuivants.
Certes, le champion de France ne compte qu'une longueur de retard sur Lyon (1er) et Lille (2e). Mais le championnat très serré cette saison a instillé l'idée que le géant pouvait être détrôné, comme cela lui est arrivé par les Princes de Monaco en 2017.
Pour son premier match comme technicien en France, l'entraîneur le moins expérimenté de la L1, avez zéro match, affronte le plus expérimenté en exercice.
Claude Puel a dirigé 614 matches dans l'élite, il est le cinquième technicien le plus chevronné du Championnat de France (Guy Roux reste le maître avec 894 matches).
"C'est un entraîneur que je connais bien et que nous admirons avec mon staff, il développe des principes de jeu très clairs", assure Pochettino. Il avait remporté les deux confrontations des "Spurs" contre le Southampton de Puel en 2016/17 (4-1, 2-1).
L'Argentin est "très content de retrouver la compétition, contre un club historique", actuellement pas au mieux de sa forme.
Certes, les Verts vont mieux, ils sont remontés à la 14e place. Après une terrible série de sept défaites, ils n'ont plus perdu depuis six matches, mais ils comptent cinq nuls et une seule victoire à Bordeaux (2-1).
- Etat de grâce -
Le PSG de Pochettino, même diminué, reste largement favori.
D'autant que Saint-Étienne, qui vient de rompre le contrat de son gardien Stéphane Ruffier après dix mois de guerre des nerfs, est aussi handicapé par les absences (Neyou, Madhi, Khazri...).
Pochettino dépend des résultats de l'OL et du Losc, mais il a l'occasion de remettre son équipe en tête et pourquoi pas de chiper le titre honorifique de champion d'automne avec un match contre Brest à suivre samedi pour la 19e journée, la dernière de la phase aller.
Pour un premier vrai trophée, l'Argentin au palmarès d'entraîneur vierge aura une opportunité la semaine suivante avec le Trophée des champions contre Marseille, à Lens.
Mais le vrai juge, l'étoile au guide Michelin, se jouera lors de la double confrontation contre le FC Barcelone (16 février-10 mars), en 8e de finale de Ligue des champions.
D'ici là, l'ancien capitaine du club peut espérer une forme d'indulgence de la part des supporters et de sa direction. Pas les 100 jours, mais les cinquante, au moins. Un tout petit état de grâce...