Sept pirates somaliens face à une veuve "sans haine" en France

Des pirates sur leur embarcation

Le procès de sept accusés d'avoir attaqué en septembre 2011 un couple de plaisanciers français à bord de leur voilier et tué l'un des conjoints, s'est ouvert à Paris.

"Ni haine ni esprit de vengeance" mais le deuil d'un mari "qu'elle a tant aimé" et l'espoir que "les responsabilités seront distribuées de façon juste": c'est ainsi que Me Lionel Moroni a décrit l'état d'esprit de sa cliente, Evelyne Colombo.

Celle qui a vu le corps de son mari Christian Colombo, 55 ans, jeté à la mer sous ses yeux, avant d'être enlevée et retenue pendant 48 heures par les pirates, n'a rien voulu dire à la presse avant de prendre place dans la salle de la cour d'assises.

La veuve de 58 ans a gardé les yeux fixés droit devant elle quand sept jeunes hommes, la plupart vêtus de vestes de survêtement, ont été amenés sur sa gauche dans le box des accusés.

Agés d'entre 20 et 35 ans, les accusés, qui sont jugés jusqu'au 15 avril pour "détournement de navire ayant entraîné la mort", crime passible de la perpétuité, ont décliné leur identité et profession via une interprète.

Pour les avocats des accusés, ce procès est aussi celui de la misère et des effroyables conditions de vie en Somalie.

Le couple de retraités originaires du sud-est de la France avait tout vendu pour s'embarquer à bord de leur voilier "Tribal Kat" et faire le tour du monde. Après deux ans de voyage, ils s'étaient engagés à la fin de l'été 2011 dans le golfe d'Aden, une zone à haut risque de piraterie.

Le catamaran avait émis le 8 septembre 2011 un signal de détresse. Une frégate allemande l'avait trouvé peu après, déserté et maculé de sang.

Deux jours plus tard, un navire de guerre espagnol avait repéré l'embarcation des pirates et donné l'assaut, libérant Evelyne Colombo. Jeté à la mer, le corps de son mari n'a jamais été retrouvé.

Avec AFP