Fillon rejette les accusations d'interférence russe dans la présidentielle française

François Fillon lors d'une conférence de presse à Paris, le 6 février 2017

Le candidat de droite pour la présidentielle française François Fillon a qualifié de "fantasmes" les accusations selon lesquelles la Russie s'ingère dans l'élection, et réaffirmé sa volonté de "nouer un dialogue sérieux et franc" avec Moscou.

"Il faut éviter les fantasmes", a déclaré M. Fillon interrogé lors d'une conférence de presse sur les accusations d'ingérence russe dans la présidentielle française, formulées notamment par le chef de la puissante commission du Renseignement du Sénat américain.

"Il y a suffisamment d'interférences qui ne sont pas les bienvenues dans cette campagne électorale pour ne pas aller les chercher en Russie", a ajouté le candidat, en référence à ses ennuis judiciaires. Inculpé dans un scandale sur de possibles emplois fictifs, M. Fillon ne cesse de dénoncer un complot judiciaire et médiatique à son encontre.

En matière de politique étrangère, seul le réalisme compte."
--François Fillon

Plus largement, le candidat à l'Elysée a réitéré sa volonté de "nouer" un dialogue avec Moscou, et s'est montré ambigu sur la question de l'annexion de la Crimée en 2014 par la Russie, après un référendum qualifié "d'illégal" par la communauté internationale.

Des manifestants protestent contre le candidat de la droite François Fillon, à Arbonne (sud-ouest) le 25 mars 2017.

"Il y a un ordre international, une organisation des Nations Unies, c'est dans le cadre des Nations Unies que la question de la Crimée doit être réglée. Ce n'est pas à un Etat ou un autre de prendre des initiatives et de reconnaître l'annexion de la Crimée. Ce ne sera pas le cas de la France, qui s'inscrit dans le respect de la légalité internationale", a-t-il déclaré. "Mais le respect de la légalité internationale n'interdit pas de poser la question du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Ce sont deux principes qui sont aussi importants l'un que l'autre", a-t-il ajouté.

"La Russie est un immense pays, avec lequel on a toujours une relation compliquée. C'est un pays dangereux. On peut considérer que c'est un adversaire et se préparer à un affrontement, ou alors engager un dialogue sérieux, franc, pour mettre sur pied les conditions de la sécurité en Europe", a-t-il jugé.

"Il n'est pas nécessaire d'acculer la Russie en installant des missiles antimissiles à ses frontières (bouclier de l'OTAN, ndlr). Il faut trouver un équilibre. Le danger principal pour l'Europe, ce n'est pas la Russie, c'est le totalitarisme islamique", a répété M. Fillon.

Avec AFP