Frappes israéliennes en Iran : condamnations et appels à la retenue par crainte d'escalade

Sur cette photo fournie par l'armée israélienne, des avions de l'armée de l'air israélienne décollent d'un lieu inconnu pour attaquer l'Iran, le samedi 26 octobre 2024. (Armée israélienne via AP)

Des frappes aériennes israéliennes contre des sites de fabrication de missiles en Iran ont suscité samedi de nombreuses condamnations de la part de pays de la région et au-delà, ainsi que des appels à la retenue face aux craintes "d'escalade".

Voici les principales réactions.

Iran

Téhéran a condamné les frappes sur son territoire en affirmant que l'Iran avait "le droit et le devoir de se défendre".

"L'Iran considère qu'il a le droit et le devoir de se défendre contre les actes d'agression étrangers, sur la base du droit inhérent de légitime défense qui figure à l'article 51 de la Charte des Nations unies", selon un communiqué de la diplomatie iranienne.

Russie

Moscou s'est inquiétée d'une "escalade explosive en cours entre Israël et la République islamique, qui fait peser de réelles menaces sur la stabilité et la sécurité de la région".

"Nous demandons à toutes les parties concernées de faire preuve de retenue", a ajouté dans un communiqué la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Maria Zakharova.

Union européenne

"Le cycle dangereux d'attaques et de représailles risque de provoquer une nouvelle extension du conflit régional", a mis en garde l'UE dans un communiqué.

"Tout en reconnaissant le droit d'Israël à l'autodéfense, l'UE appelle toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue pour éviter une escalade incontrôlable", selon le texte.

Turquie

La diplomatie turque a appelé à "mettre fin à la terreur créée par Israël dans la région" et "condamné" les frappes israéliennes.

"Nous condamnons avec la plus grande fermeté l'attaque israélienne contre l'Iran. En commettant un génocide à Gaza, en se préparant à annexer la Cisjordanie et en tuant des civils chaque jour au Liban, Israël a amené notre région au bord d'une plus grande guerre", selon Ankara.

Arabie saoudite

Ryad a condamné les frappes israéliennes en Iran, mettant en garde contre toute extension du conflit dans la région, où Israël est en guerre contre le Hamas palestinien à Gaza et le Hezbollah au Liban.

"Le Royaume d'Arabie saoudite condamne" les frappes israéliennes en Iran et réitère sa "position ferme de rejet de l'escalade du conflit dans la région", qui "menace la sécurité et la stabilité des pays et des peuples" au Moyen-Orient, a indiqué le ministère des Affaires étrangères sur X.

Pakistan

Le Pakistan a également "condamné" les frappes israéliennes, faisant porter "l'entière responsabilité de l'escalade et de l'extension du conflit" à Israël, qu'il ne reconnaît pas.

Le Pakistan, grand allié régional des Etats-Unis, partage une longue frontière avec l'Iran.

Le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif s'est dit sur X "très inquiet de l'agression israélienne contre l'Iran".

Irak

Le gouvernement irakien a mis en garde contre les "conséquences dangereuses" résultant du "silence de la communauté internationale" face au "comportement brutal" d'Israël.

Le porte-parole du gouvernement, Basim Alawadi, a accusé Israël de poursuivre "l'expansion du conflit dans la région" avec des "attaques perpétrées dans l'impunité".

Syrie

Exprimant sa "solidarité" avec Téhéran, la Syrie a soutenu "le droit légitime de l'Iran à se défendre" contre "l'agression israélienne" qu'elle a condamnée.

Jordanie

La Jordanie a également "condamné" les frappes isréliennes. Le royaume a fait part de son "rejet absolu de l'escalade dangereuse dans la région et des violations du droit international".

Afghanistan

Les talibans ont dénoncé "une tentative d'aggraver la violence dans la région qui complique" encore la situation.

Royaume-Uni

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a déclaré que l'Iran ne devait "pas répondre" aux frappes israéliennes.

"Il est clair qu'Israël a le droit de se défendre contre l'agression iranienne, et il est tout aussi clair que nous devons éviter une nouvelle escalade régionale, et j'exhorte toutes les parties à faire preuve de retenue", a-t-il indiqué.

France

La France a appelé les parties en présence "à s'abstenir de toutes escalade et action susceptibles d'aggraver le contexte d'extrême tension" au Moyen-Orient, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Allemagne

Le chancelier allemand Olaf Scholz a aussi mis en garde samedi Téhéran contre toute "escalade". "Cela doit cesser maintenant. C'est alors que s'ouvrira la possibilité d'une évolution pacifique au Proche-Orient", a dit M. Scholz sur X.

Venezuela

Le Venezuela "rejette et condamne les attaques perpétrées par le régime sioniste de Netanyahou (...) qui constituent un nouvel acte d'agression injustifié", selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, dénonçant les "actions terroristes et génocidaires contre la Palestine et le Liban" d'Israël.

Algérie

L'Algérie a exprimé "sa solidarité avec ses frères d'Iran après cette agression odieuse" menée "par l'armée d'occupation israélienne", laquelle a plongé la région "dans un cycle sans fin d'insécurité, d'instabilité et d'absence de paix".

Tunisie

La Tunisie a mis en garde "contre les graves conséquences des attaques menées par l’entité sioniste (...) dans une tentative effrénée de déclencher une guerre régionale dévastatrice".