Fukushima : une nouvelle fuite d'eau radioactive détectée

Une vue aérienne montre la centrale nucléaire Japan Atomic Power Co.'s Tsuruga à Tsuruga, prefecture de Fukui, Japon.

Une nouvelle fuite d'eau hautement radioactive vers la mer a été détectée dimanche sur le site de la centrale japonaise de Fukushima, a annoncé l'opérateur Tokyo Electric Power (Tepco).

Des capteurs fixés sur une conduite d'évacuation d'eaux de pluie et souterraines ont mesuré des taux de radioactivité jusqu'à 70 fois supérieurs aux valeurs déjà hautes enregistrées sur le site, a précisé un porte-parole de la compagnie.

Ces taux relevés dans la matinée sont progressivement redescendus au cours de la journée mais ils restaient à des niveaux alarmants. La conduite d'évacuation menant à la mer a été coupée.

Selon Tepco, une inspection n'a pas révélé d'anomalie dans les gigantesques réservoirs de stockage d'eau contaminée et Tepco affirme "n'avoir nulle raison de penser que les réservoirs de stockage des eaux contaminées ont fui".

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) s'est inquiétée cette semaine à l'issue d'une mission sur place du volume croissant d'eau plus ou moins contaminée stockée dans ces citernes dont la fiabilité n'est pas assurée.

Cette eau provient des arrosages initiaux des réacteurs pour les refroidir, ainsi que des écoulements souterrains continus. Elle est pompée et conservée dans un millier de réservoirs gigantesques et Tepco en construit plusieurs dizaines par mois pour absorber le flux.

L'AIEA conseille d'envisager de rejeter en mer l'eau débarrassée de l'essentiel de ses éléments radioactifs, un traitement que permettent des systèmes installés et déjà utilisés sur le site.

Le directeur de l'équipe de l'AIEA, Juan Carlos Lentijo, a cependant salué les "progrès significatifs" accomplis depuis sa dernière mission en 2013 sur le site de la centrale mise en péril par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011.

Le démantèlement des quatre réacteurs les plus endommagés, sur les six que compte la centrale Fukushima Daiichi, prendra trois à quatre décennies et le maintien pendant cette durée d'effectifs suffisants et compétents est un défi.

VOA/AFP