Après son adoption en Conseil des ministres jeudi dernier, le gouvernement de transition a finalement rendu public le texte de la nouvelle loi fondamentale dans la soirée de lundi.
"Le projet de Constitution, fruit de vos contributions lors du dialogue national, est désormais disponible. Je vous invite à l'examiner avec soin, à en comprendre pleinement les enjeux et à prendre le temps de réfléchir en toute sérénité", a commenté le président de transition, le général Brice Oligui Nguema en partageant le texte sur le réseau social X.
La nouvelle loi fondamentale consacre entre autres un mandat de sept ans renouvelable une seule fois, avec un régime présidentiel doté d'un pouvoir exécutif fort, sans Premier ministre. Son deuxième article grave dans le marbre l'accession au pouvoir de la junte menée par le général Oligui le 30 août 2023, avec l'instauration d'une "fête de la libération" pour marquer la chute de la dynastie Bongo après 55 années de pouvoir.
Plusieurs dispositions du texte sont intangibles et ne pourront faire l'objet d'aucune modification "quelles que soient les éventuelles révisions de la Constitution" dans le futur. Parmi elles: la limite de l'exercice du rôle de président de la République à deux mandats successifs, le mode d'élection au suffrage universel direct ou encore le mariage réservé à deux individus de sexes opposés.
Lire aussi : Le référendum sur la nouvelle constitution au Gabon fixé au 16 novembreLes conditions d'éligibilité, qui avaient créé la controverse après la circulation d'une première trame du texte réservant toute candidature à la présidentielle aux seuls Gabonais nés de parents gabonais, ont été assouplies. Le texte impose désormais d'être exclusivement et uniquement Gabonais, né d'au moins un parent gabonais de naissance et marié à une personne gabonaise. Ces conditions renforcent "la distinction entre les Gabonais de souche et les autres, excluant les Gabonais naturalisés et ceux disposant d’une double nationalité", selon une analyse du quotidien Gabon Review.
Pour le journal, la concentration de pouvoir par le président et le remplacement du rôle de Premier ministre par celui de vice-président du gouvernement, "désigné et révoqué à la discrétion du président", "diminue le potentiel de contrôle parlementaire sur l’exécutif".
Le nouvel homme fort du pays, le général Oligui, a promis de rendre le pouvoir aux civils au terme du processus de transition. Il ne cache pas son intention de remporter l'élection présidentielle fixée à août 2025.
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