Le vice-président gabonais autorisé à présider un Conseil des ministres

Le président Ali Bongo Ondimba du Gabon, 10 novembre 2015.

La Cour constitutionnelle du Gabon, dont le chef de l'Etat est hospitalisé depuis trois semaines, a autorisé mercredi soir le vice-président à présider un Conseil ministériel, et a ajouté un paragraphe à un article de la Constitution.

"La Cour constitutionnelle, en sa qualité d'organe régulateur du fonctionnement des institutions, autorise le vice-président de la République à convoquer et à présider un Conseil des ministres qui portera exclusivement sur l'ordre du jour joint à la requête du Premier ministre", a déclaré devant la presse, réunie à la Cour, le juge François de Paul Antony Adiwa.

La décision de la Cour fait suite à une saisine du Premier ministre Emmanuel Issoze Ndondet.

Depuis trois semaines, aucun Conseil des ministres n'a eu lieu à Libreville.

La Cour a également ajouté "un alinéa" à l'article 13 de la Constitution, qui concerne l'empêchement du président d'exercer ses fonctions.

"En cas d'indisponibilité temporaire du président (...) certaines fonctions (...) peuvent être exercées, selon le cas, soit par le vice-président de la République, soit par le Premier ministre, sur autorisation spéciale de la Cour constitutionnelle", selon cet ajout.

Pour autoriser le chef du gouvernement ou le vice-président à exercer quelque fonction présidentielle que ce soit, la Cour devra être "saisie par le Premier ministre ou un dixième des membres du gouvernement".

"Si le vice-président de la république présidait effectivement un Conseil des ministres (...) nous nous trouverions en face d'un coup d'Etat", a déclaré, avant même la décision de la Cour, l'opposant Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi, dans un texte transmis à l'AFP.

Avant la révision de la Constitution par la Cour constitutionnelle mercredi soir, seul le président de la république pouvait autoriser le vice-président à organiser un Conseil des ministres.

La "vacance du pouvoir", qui entraîne la prise de pouvoir temporaire par le président du Sénat jusqu'à l'organisation d'une élection présidentielle, n'est pas à l'ordre du jour.

Le "chef de l'Etat continue d'exercer ses fonctions", a déclaré dimanche le porte-parole de la présidence, Ike Ngouoni.

La rareté des informations sur l'état de santé d'Ali Bongo alimente fausses nouvelles et rumeurs les plus alarmistes.

La présidence a reconnu pour la première fois dimanche de manière implicite la gravité de l'état de santé du président Bongo, victime d'un AVC (accident vasculaire cérébral), selon une source étrangère proche du président.

Avec AFP