Au Gabon, la rentrée scolaire 2021-2022 est placée sous le sceau de la sensibilisation contre les dangers liés au mauvais usage des réseaux sociaux. Pour les organisations de la société civile, la formation des relais communautaires s’impose pour attaquer ce phénomène des temps modernes à la racine.
Simples d’utilisation, ouverts sur le partage d’informations et chronophages, les réseaux sociaux et les plates-formes communautaires dans leur ensemble doivent être considérés par les parents avec une attention toute particulière.
C’est le point de vue défendu par Thierry Boudiendzo, assistant social au centre d’accueil pour enfants en difficulté "Arc en ciel" situé sur la vallée Sainte-Marie à Libreville, la capitale gabonaise.
"Il y a par exemple des adultes qui prennent de fausses identités sur la toile, entrent en contact avec les enfants et abusent d’eux dans tous les sens du terme. La responsabilité de tous les acteurs de la société est ici engagée afin de protéger cette jeunesse vulnérable face aux influences de toutes sortes sur les réseaux sociaux", lance-t-il.
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L’apparition en début d’année sur la toile, de vidéos montrant des jeunes filles vêtues de leurs tenues scolaires, montrant leur torse ou s’adonnant à des danses jugées obscènes avait scandalisé l’opinion publique à Libreville.
Ce qui paraissait être un jeu ou un délire de jeunesse entre filles avait débouché sur une série de mesures disciplinaires, notamment l’exclusion temporaire des jeunes mises en cause formellement identifiés par les responsables d’établissement.
Depuis lors, Guy Nguema Ondo, proviseur d’un lycée écorné par ce scandale, a amplifié des règles de discipline applicables à tous les élèves. "Elles ont été punies par le conseil de discipline. Elles ont eu 21 jours d’exclusion. De retour au lycée après cette sanction, elles comme tous leurs collègues sont soumis à une charte de bonne conduite", confie-t-il.
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Pour les organisations de la société civile, l’heure est à la prévention car si internet est un outil d’information indispensable, il peut s’avérer aussi un espace par excellence de toutes les dérives. D’où l’urgence de former des relais communautaires pour protéger les jeunes face à ses multiples dangers.
"Aujourd’hui, nous formons déjà les parents qui seront chargés à leur tour de sensibiliser et de former les enfants contre la protection des données", soutient Landry Bekale Mintsa, informaticien.
Le Gabon s’est doté depuis 2011 d’une Commission nationale de protection de données à caractère personnel sur internet. Mais cet outil de régulation peine vraisemblablement à remplir ses missions.