Gabon : un journaliste et un syndicaliste condamnés à 45 jours de prison pour diffamation

Place de Libération à Libreville au Gabon, le janvier 2017. (VOA/Timothee Donangmaye)

Un journaliste et un syndicaliste gabonais, arrêtés et poursuivis pour "diffamation" envers un magistrat, ont écopé jeudi de 45 jours de prison ferme à l'issue du délibéré de leur procès, indiquent leur avocat et le procureur.

"Ils sont condamnés à 45 jours fermes et 300.000 francs CFA (457 euros) d'amende", a déclaré à l'AFP par téléphone Me Bibangoyi, avocat du journaliste Juldas Biviga et du syndicaliste Marcel Libama, après la décision rendue au tribunal de Tchibanga (sud-ouest). "Je suis satisfait, car les réquisitions étaient de plus d'un an de prison", a-t-il ajouté.

Selon la confédération de syndicats d'enseignants de la "Conasysed" à laquelle appartient M. Libama - interdite par le gouvernement depuis fin mars -, MM. Libama et Biviga auraient été "passés à tabac" à la prison jeudi matin, avant d'être conduits au tribunal.

Ils ont tous deux été conduits à l'hôpital après le délibéré, selon plusieurs sources concordantes.

Le chef d'accusation de "diffamation par voie de presse" envers le procureur de Tchibanga a été retenu pour le syndicaliste, arrêté le 15 juin en marge du procès d'un autre syndicaliste désormais libre.

Le journaliste Juldas Biviga est pour sa part accusé de "complicité de diffamation par voie de presse" contre le même magistrat, pour avoir diffusé l'interview de M. Libama.

"Je m'incline devant la décision du tribunal", a indiqué à l'AFP par téléphone le procureur de Tchibanga, à l'origine des plaintes contre MM. Libama et Biviga.

"Ils ont été condamnés à 184 jours de prison, dont 139 avec sursis; ce qui ramène à 45 jours fermes leur peine. En comptant les 23 jours qu'ils ont déjà fait en prison, il leur en reste 22 avant de sortir", a ajouté leur avocat.

Fin mars, le gouvernement du Gabon avait décidé d'interdire les activités de la Conasysed, en grève depuis fin 2016, dans un pays en proie à de nombreux mouvements sociaux.

La société civile dénonce toujours les détentions du cyber-activiste Landry Amiang, détenu depuis son retour des Etats-Unis mi-août, et de l'ancien député Bertrand Zibi Abeghe, arrêté le 31 août pour "trouble à l'ordre public".

Avec AFP