A 44 ans, l'ancien milieu de terrain gallois hérite enfin d'un poste à la mesure de ses ambitions et est enfin seul à la barre, après avoir été l'adjoint de Louis Van Gaal à Manchester United, de 2014 à 2016.
"J'avais envie de retourner dans le foot, c'est ma place", a-t-il lancé, "tellement fier" d'avoir "l'honneur de diriger l'équipe nationale".
"Nos prochains défis, la Ligue des nations (nouvelle compétition de l'UEFA pour remplacer les amicaux) et la qualification pour l'Euro-2020, m'enthousiasment. Je suis impatient de commencer à travailler pour ces matches cruciaux", a ajouté l'ancien joueur.
Giggs, membre de la célèbre "Class of 92" de ManU avec David Beckham, Nicky Butt, Paul Scholes et les frères Neville, doit désormais succéder à un Chris Coleman, qui avait mené les Gallois en demi-finale de l'Euro-2016. Un exploit qu'il n'avait pas su rééditer puisque les "Dragons" n'ont pas réussi à se qualifier pour la prochaine Coupe du monde en Russie.
'Un peu de fun'
L'ancien milieu de terrain, qui compte 64 sélections pour le Pays de Galles entre 1991 et 2007, n'a plus entraîné depuis 18 mois et son départ de Manchester United au moment de l'arrivée de José Mourinho.
En tant que joueur, Giggs a porté à 963 reprises le maillot de Manchester United, remportant treize titres de champion d'Angleterre et deux Ligue des champions.
Il comprend toutefois que son statut de plus grand joueur gallois de l'histoire n'est pas pour autant une garantie de réussite.
"Cela ouvre des portes, mais on dit souvent qu'avoir une bonne carrière de joueur ne fait pas de vous un bon manager", a-t-il concédé lundi en conférence de presse à Cardiff. "J'ai un très bon groupe de joueurs qui a eu beaucoup de succès ces quatre ou cinq dernières années. Qui peut oublier l'Euro? Je veux qu'on y retourne."
Comment? "J'ai joué 64 fois pour mon pays", a continué le natif de la capitale galloise. "J'aime penser que je serai le même genre de manager que j'étais comme joueur, avec du professionnalisme mais aussi un peu de fun."
Il pourra en tout cas compter sur sa vedette du Real Madrid Gareth Bale, un effectif aguerri dans les luttes de Premier League et de Championship et des jeunes pousses prometteuses comme Ben Woodburn (18 ans/Liverpool) et Ethan Ampadu (17 ans/Chelsea).
"Je pense qu'il y a un bon équilibre. Il y a des joueurs expérimentés et de bons jeunes joueurs qui arrivent et j'ai hâte de travailler avec eux", a-t-il commenté.
L'oreille de Sir Alex
Reste que sa volonté d'entraîner, sans forcément faire ses preuves dans les divisions inférieures, avait été raillée ces dernières semaines. D'autres grands noms du football britannique, Alan Shearer en tête, ont critiqué ce manque d'humilité.
"C'est la beauté du football: tout le monde a une opinion. Il faut l'accepter comme joueur et maintenant je dois l'accepter comme manager", a-t-il balayé.
"Je ne suis pas sur les réseaux sociaux pour cette raison, donc je n'ai pas vu beaucoup de critiques", a-t-il appuyé. "Mais je sais que les critiques vont venir et que la façon d'y faire face, c'est de gagner des matches et de tout donner. C'est ce que je vais faire."
Il pourra en tout cas compter sur son mentor à Manchester United, Sir Alex Ferguson. L'ancien joueur a conservé des relations privilégiées avec son ancien manager, révélant qu'il avait déjà demandé conseil à l'Ecossais.
"Je lui ai parlé au cours des dernières 24 heures", a-t-il confié. "Je vais lui parler plus en profondeur, mais évidemment, je veux être entraîneur à ma manière."
Avec AFP.